Qu’est-ce qu’une entreprise éthique et quelles sont les étapes pour le devenir ?

Qu’est-ce qu’une entreprise éthique et quelles sont les étapes pour le devenir ?

Main verte tenant une jeune pousse verte symbolisant la croissance durable et les engagements d'une entreprise éthique

Sommaire

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Une entreprise éthique est une organisation qui place le respect de l’humain, de l’environnement et de la transparence au cœur de ses décisions. Elle ne se contente pas de cocher des cases RSE : elle agit avec cohérence, du choix de ses fournisseurs à sa communication.

Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour comprendre les fondements d’une démarche éthique solide et instaurer une gouvernance alignée sur vos valeurs.

Prêt à transformer vos engagements en actions concrètes ? Suivez le guide.

Qu’est-ce qu’une entreprise éthique ?

Définition et exemples d’entreprises éthiques

Selon l’Observatoire des Valeurs Éthiques (L’OVE) mis en place par Kantar en 2021, Décathlon s’impose comme la grande entreprise française la plus éthique aux yeux des francais.

Avant de parler d’entreprise éthique, il est essentiel de s’accorder sur ce que recouvre le mot éthique. Ce terme désigne à l’origine une discipline philosophique : celle qui réfléchit à ce qui est juste, bon et responsable.

Ainsi, une entreprise éthique, ce n’est pas uniquement celle qui respecte les lois, c’est celle qui choisit d’aller au-delà des obligations légales, pour faire ce qui est juste. C’est celle qui s’interroge : « Quel impact avons-nous sur nos collaborateurs, nos clients, notre territoire, l’environnement ? », et qui agit en conséquence.

Concrètement, une entreprise éthique s’engage à avoir un impact positif sur la société et la planète, tout en restant économiquement viable. Cela peut passer par :

  • le choix de partenaires responsables,
  • la réduction de son empreinte carbone,
  • des pratiques managériales équitables,
  • une gouvernance transparente

🙌 Remarque ?

Selon une étude PwC, 73 % des consommateurs affirment qu’ils privilégient les entreprises engagées dans une démarche éthique et durable.



Pour mieux comprendre, voici quelques exemples concrets d’entreprises éthiques :

  • Biocoop, coopérative militante, s’engage depuis des années pour une agriculture bio, locale et sans compromis. Elle a été la première enseigne à supprimer l’eau en bouteille de ses rayons, au nom de la cohérence écologique.
  • Decathlon, de son côté, ne se contente pas de vendre du sport. L’entreprise a mis en place une politique exigeante d’éco-conception, et n’hésite pas à retirer de la vente les produits dont la note client est inférieure à 3/5.
  • France Télévisions, enfin, montre que même un groupe public peut être perçu comme éthique : sa politique éditoriale donne la part belle aux sujets de société, avec un traitement pédagogique et rigoureux.

Couverture de vidéo de la directrice marketing de l'entreprise Biocoop donnant sa définition d'une entreprise éthique
L’entreprise éthique selon Claire Bourdon, directrice marketing de la coopérative Biocoop au micro de l’observatoire des valeurs éthiques (source : KANTAR)

Une exigence croissante des consommateurs et des parties prenantes

66 % des Français attendent des entreprises qu’elles adoptent un comportement éthique, prenant en compte l’intérêt des communautés et de la planète.

Etude Salesforce 2022

Aujourd’hui, le citoyen-consommateur n’achète plus seulement un produit ou un service. Il attend de l’entreprise qu’elle soit transparente, responsable et cohérente.

Les collaborateurs eux aussi accordent de l’importance aux pratiques éthiques. Ils choisissent de plus en plus leur employeur sur la base de valeurs partagées. Ils s’informent sur la politique sociale, sur les conditions de travail, sur les engagements RSE et le respect de la diversité.

Face à ces préoccupations grandissantes, les entreprises qui répondent aux attentes des consommateurs, clients et collaborateurs sur l’aspect éthique parviennent à y trouver des avantages business :

  • Elles attirent plus de talents, plus engagés, plus stables.
  • Elles gagnent la confiance des consommateurs, qui deviennent des ambassadeurs plus que de simples clients.
  • Elles consolident leur réputation, en évitant les crises d’image.
  • Elles s’ouvrent à de nouveaux marchés, notamment ceux sensibles aux labels éthiques.

L’entreprise éthique au cœur de la RSE

L’éthique en entreprise repose sur un acronyme incontournable : RSE, pour Responsabilité Sociétale des Entreprises.

La RSE incite les organisations à intégrer volontairement des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.

Dans la pratique, poser un diagnostic RSE, autrement dit un état des lieux des pratiques actuelles, puis en déterminer des actions RSE à mettre en place contribue à accroître l’éthique en entreprise.

Selon l’ORSE (Observatoire de la RSE), les entreprises qui s’engagent dans des diagnostics RSE approfondis améliorent en moyenne de 30 % leur cohérence éthique globale dans les trois années qui suivent.

Vous l’aurez compris : une entreprise éthique ne se décrète pas. Elle se construit, se mesure, s’évalue, se corrige. Et c’est précisément la vocation de la RSE.

Certaines entreprises vont encore plus loin en intégrant la RSE dans leur raison d’être et en inscrivant des engagements éthiques dans leurs statuts juridiques (via le statut d’entreprise à mission, par exemple).

Consultis Environnement vous accompagne dans votre diagnostic rse et dans la mise en œuvre des actions qui en découlent

Exemples d’engagements éthiques en entreprise 

Voyons ensemble quelques exemples d’engagements éthiques pris par les entreprises.

Engagements environnementaux

Dans un contexte environnemental aussi sensible qu’aujourd’hui, une entreprise éthique ne peut pas se contenter de « limiter les dégâts ». Elle doit prendre sa part dans la transition écologique. Cela suppose la mise en place d’actions concrètes et engagées dont voici 3 exemples :

1. Mettre en place une démarche d’écoconception

L’écoconception, c’est penser un produit ou un service dès sa création pour en minimiser l’impact environnemental tout au long de son cycle de vie. Cela concerne les matières premières, le transport, la consommation d’énergie, la réparabilité, la fin de vie…

Par exemple, 1083, marque française de jeans, a relocalisé toute sa chaîne de production pour limiter les transports, utilise du coton bio ou recyclé, et fabrique ses produits pour qu’ils durent plus longtemps.

Consultis Environnement, organisme de formation certifié par Qualiopi par l’AFNOR, propose une formation d’éco-conception appliquée aux services numériques

2. Adopter une charte achats responsables

La charte achats reponsables permet de fixer un cap clair : ne plus acheter n’importe quoi, à n’importe qui, dans n’importe quelles conditions.

Elle définit des critères environnementaux à respecter dans toute la chaîne d’approvisionnement : matériaux durables, certifications (FSC, PEFC, GOTS…), logistique à faible émission, packaging éco-conçu, etc.

Elle engage aussi les fournisseurs sur des normes sociales (pas de travail forcé ou infantile, conditions de travail dignes) et sur des pratiques commerciales éthiques (prix juste, fiscalité responsable, transparence).

3. Réduire l’empreinte carbone de l’organisation

Enfin, une entreprise éthique doit s’attaquer à son empreinte climatique. Cela passe par la réduction de son empreinte carbone, mais aussi par un plan d’action ambitieux : sobriété énergétique, mobilité douce, alimentation durable en restauration collective, transition vers les énergies renouvelables, etc.

Engagements sociétaux

Voici quelques leviers d’engagements sociétaux concrets que peux prendre une entreprise éthique :

1. Inscrire son engagement dans sa raison d’être

La loi PACTE de 2019 a ouvert la voie à une redéfinition profonde de l’entreprise. Elle permet aux structures d’inscrire une raison d’être dans leurs statuts : un cap, une finalité sociale ou environnementale qui dépasse la seule logique de profit.

2. Contribuer à l’ancrage local et au dynamisme territorial

Une entreprise éthique agit aussi pour son territoire. Elle valorise les savoir-faire locaux, privilégie les prestataires de proximité, participe au réemploi économique régional.

L’ancrage local peut également passer par :

  • la participation à des projets sociaux ou éducatifs,
  • le soutien à des initiatives associatives,
  • la mise à disposition de compétences via du mécénat de compétences ou du bénévolat salarié.

3. Favoriser l’insertion professionnelle

Une entreprise éthique ne peut ignorer les inégalités d’accès à l’emploi. Elle peut (et doit) jouer un rôle dans l’intégration des publics éloignés de l’emploi, que ce soit par le biais de partenariats avec des structures d’insertion, l’accueil d’alternants issus de quartiers prioritaires, ou encore la mise en place de dispositifs de formation adaptés.

Des sociétés comme La Varappe, groupe de l’économie sociale et solidaire, en ont fait leur cœur de métier : elles accompagnent chaque année des centaines de personnes vers une insertion durable, en lien avec les besoins des territoires.

🙌 Remarque

Engager une politique d’inclusion, c’est aussi une façon très concrète de faire vivre ses valeurs éthiques. Et c’est un levier de cohésion et de fierté au sein des équipes.

4. Concevoir des produits et services inclusifs

L’éthique ne s’arrête pas à l’interne. Elle se prolonge dans ce que vous proposez à vos clients. Une entreprise éthique s’interroge : « Mon offre est-elle accessible à tous ? ». Cela implique :

  • des services pensés pour les personnes en situation de handicap,
  • des produits avec un tarif solidaire ou modulable,
  • une attention à la lisibilité, à la simplicité d’usage, à la non-discrimination.

Communication transparente et éthique

La communication éthique est devenue un impératif stratégique. Une entreprise peut être irréprochable sur le fond : si sa communication est floue, elle perdra toute crédibilité.

Près de 70 % des consommateurs français doutent des allégations environnementales des marques. Et pourtant, 62 % se disent prêts à acheter plus cher un produit s’ils ont la preuve de son impact positif.

ADEME

Pour structurer une communication éthique, les entreprises disposent aujourd’hui de nombreux leviers :

  • Indicateurs vérifiables : empreinte carbone (BEGES), taux de recyclage, part de fournisseurs évalués, indices de réparabilité…
  • Labels RSE :  ISO 26000, Label LUCIE, B Corp, etc.
  • Rapports RSE ou DPEF publiés en open data.
  • Communication volontaire sur les produits (origine, conditions de fabrication, matières utilisées).
  • Plateformes d’évaluation éthique : comme Moralscore, où les données sont sourcées, publiques et parfois co-construites avec les consommateurs.

Mais la clé reste la cohérence : un discours qui ne reflète pas la réalité des pratiques finit toujours par se retourner contre l’entreprise.

Comment devenir une entreprise éthique

Dans la partie à suivre, nous vous détaillons les différentes étapes à suivre pour s’engager sur la voie de l’éthique en entreprise.

Faire l’état des lieux des valeurs éthiques de l’entreprise

Toute démarche authentique commence par une prise de recul, une auto-évaluation des pratiques actuelles. Qui sommes-nous vraiment, au-delà de ce que nous prétendons être ? Où se situent nos angles morts ? Quelles valeurs nous guident (ou devraient nous guider) dans nos décisions quotidiennes ?

Un bon réflexe à adopter est de faire dialoguer l’ensemble des parties prenantes internes et externes : salariés, managers, syndicats, partenaires, clients, fournisseurs, collectivités, associations locales…

Cela peut prendre la forme d’ateliers participatifs, d’entretiens qualitatifs, ou même d’enquêtes internes.

🙌 Remarque

Impliquer vos collaborateurs est un bon moyen d’éviter la défiance ou le sentiment de « greenwashing interne.



Pour structurer cet état des lieux, vous pouvez lancer un audit éthique, ou réaliser un gap analysis. Cela permet de comparer les pratiques réelles de l’entreprise à un référentiel reconnu (ISO 26000, label Lucie, B Corp, etc.) afin de visualiser clairement les écarts entre l’existant et les standards éthiques visés.

Une fois les constats posés, il s’agit ensuite de prioriser les sujets clés, en fonction :

  • des risques identifiés,
  • des attentes des parties prenantes,
  • de l’impact potentiel,
  • et bien sûr, de la vision long terme de l’entreprise.

🙌 En résumé

Pour bâtir une entreprise éthique en 2025, il faut commencer par un miroir, pas par un mégaphone. Et ce miroir, c’est l’état des lieux honnête des pratiques existantes.

Rédaction de la charte éthique

La charte éthique est le socle de votre engagement moral, une déclaration claire de vos valeurs, de vos principes, et des comportements attendus. Avec cette charte, l’entreprise pose des jalons clairs : ce que nous tolérons, ce que nous valorisons, ce que nous refusons.

Concrètement, une charte éthique efficace doit couvrir plusieurs domaines :

  • Gouvernance et intégrité
  • Conditions de travail
  • Engagements environnementaux
  • Relations commerciales
  • Communication

Chacun de ces domaines peut être décliné en engagements concrets, assortis d’exemples ou de mises en situation.

La charte peut éventuellement être accompagnée de deux outils opérationnels :

  • Un code d’éthique, plus synthétique et prescriptif, qui énonce les règles de comportement attendues de tous les collaborateurs, y compris dans les cas sensibles (cadeaux, favoritisme, lanceurs d’alerte, etc.).
  • Un guide des bonnes pratiques, qui décline la charte en situations concrètes selon les métiers ou les services. Par exemple : comment intégrer des critères éthiques dans un appel d’offres ? Comment gérer un conflit d’intérêts dans une relation fournisseur ?

Pour suivre la mise en application de la charte dans le temps, il est aussi indispensable de définir en amont :

  • des indicateurs de performance éthique (ex. : % de fournisseurs évalués RSE, score de satisfaction des collaborateurs sur les pratiques internes, progression de l’égalité salariale, etc.),
  • des outils de suivi (tableaux de bord, audits internes, revues annuelles),
  • et des rituels de partage (communication interne, rapport éthique, ateliers de sensibilisation).

Désigner un responsable éthique

Pour qu’une démarche éthique soit autre chose qu’un vœu pieux, elle doit être incarnée. D’où l’importance de désigner une ou plusieurs personnes responsables de son déploiement au quotidien.

Ce rôle de référent éthique (ou responsable éthique) peut être confié à un salarié, un manager, un membre de la direction ou à un comité pluridisciplinaire. L’essentiel est qu’il dispose :

  • d’un mandat clair,
  • de marges de manœuvre concrètes,
  • et d’un soutien affiché de la direction générale.

Cette personne joue aussi un rôle clé pour faire vivre la charte éthique : elle la rappelle dans les moments clés (nouvelle embauche, lancement de projet, crise interne) et elle en vérifie l’application.

62 % des salariés seraient favorables à la présence d’un référent éthique clairement identifié dans leur entreprise.

Enquête The Good Fab

Certaines entreprises créent également un comité éthique, regroupant différentes fonctions (RH, RSE, achats, juridique, direction…). Ce comité permet de traiter collectivement les cas complexes, d’arbitrer les tensions entre valeurs et contraintes opérationnelles, et de garantir une gouvernance partagée.

Autres moyens d’évaluation d’une entreprise éthique 

Pour crédibiliser sa démarche, une entreprise éthique s’appuie sur des outils d’évaluation reconnus, capables de transformer les intentions en indicateurs concrets.

Parmi les plus utilisés, on retrouve :

  • Le label LUCIE (aligné sur ISO 26000), qui audite l’entreprise sur 7 piliers RSE.
  • B Corp, certification internationale exigeante, accessible aux entreprises intégrant leur mission sociale/environnementale dans leurs statuts.
  • Great Place to Work, axé sur la qualité de vie au travail.
  • Evaluation EcoVadis ou Moralscore, pour évaluer la performance éthique à travers des critères précis (droits humains, fiscalité, environnement…).

❓ Le saviez-vous ? 

En 2024, plus de 200 entreprises françaises étaient certifiées B Corp, un chiffre en hausse constante.



Il existe d’autres outils d’évaluation incontournables :

  • La DPEF, obligatoire dès 500 salariés, pour publier ses engagements extra-financiers.
  • L’indice de durabilité, qui note la réparabilité des produits (informatique, électroménager…).
  • Le plan de vigilance, imposé aux grandes entreprises, mais inspirant pour toutes celles qui souhaitent encadrer leurs risques en matière de droits humains et d’environnement.

Consultis Environnement vous accompagne dans toutes vos démarches rse