La notion de développement durable en entreprise introduit un changement profond de paradigme pour les entreprises !
Elle implique de produire, penser et agir autrement, dans le but de réduire les externalités négatives sur trois piliers :
- Le pilier environnemental
- Le pilier économique
- Le pilier social
Dans cet article, nous revenons sur cette notion, en mettant tout particulièrement en lumière les mises en applications et les avantages à l’intégrer en entreprise.
Découvrez tous les enjeux de la RSE en 2026 avec notre guide exclusif !
Accédez gratuitement à notre livre blanc : RSE 2026 ; vers une entreprise plus durable et responsable
Qu’est-ce que le développement durable en entreprise ?
Le développement durable, c’est quoi ?
Avant toute chose, prenons le temps de revenir sur les origines et la définition du concept de développement durable.
Origines et définition du développement durable
Le concept de développement durable émerge officiellement en 1987 avec le rapport Brundtland, publié par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU. Ce rapport pose les bases d’une nouvelle vision du développement, avec une définition désormais célèbre :
Le développement durable est « Un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs «
Rapport Brundtland, 1987
L’idée, c’est de dire que prôner la croissance linéaire infinie dans un monde aux ressources limitées n’est peut-être pas très malin, ni très tenable sur le long terme.
Cela pourrait en effet poser des problèmes d’ordres climatiques ou sociaux (montée des eaux, réchauffement climatique, inégalités sociales, accroissement des violences foncières etc) à nos enfants ou petits-enfants si rien n’est fait.
L’ADEME, acteur central de la transition écologique en France, actualise cette définition en y ajoutant une lecture plus opérationnelle.
Pour elle, le développement durable implique d’intégrer l’environnement, le social et l’économie dans toutes les décisions, à toutes les échelles, des politiques publiques aux stratégies d’entreprise.
Développement durable et RSE : deux notions indissociables
En entreprise, le développement durable trouve sa traduction opérationnelle dans la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
🙌 Remarque
Selon la Commission européenne, la RSE désigne « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes».
Concrètement, il s’agit pour une entreprise d’aller au-delà de la simple conformité réglementaire en intégrant les grands enjeux de durabilité dans ses pratiques quotidiennes. Voici quelques exemples d’actions RSE à mener pour une entreprise en ce sens :
- Repenser sa gouvernance
- Responsabiliser sa politique d’achats
- Réfléchir à sa relation au territoire et à son impact sur les générations futures
Consultis Environnement vous accompagne dans la mise en place de votre démarche RSE
Le développement durable en entreprise se décline en trois piliers
Les trois piliers : économique, social et environnemental, forment le socle sur lequel repose le développement durable. Ils doivent être articulés intelligemment selon l’activité et les enjeux de votre entreprise.
❓Le saviez-vous ?
Les entreprises que nous auditons se concentrent bien souvent uniquement sur le pilier environnemental au détriment des autres. C’est ne pas prendre en compte qu’une vision partielle génère des résultats… partiels.
Le but est donc d’imbriquer les trois piliers et de les articuler pour atteindre un modèle de développement viable, vivable, et équitable, comme nous l’indique le schéma ci-dessous.

Entrons plus en détail sur chacun des trois piliers.
Le pilier environnemental
C’est sans doute le pilier le plus médiatisé, et à juste titre, puisque face à l’urgence climatique, les entreprises ont un rôle majeur à jouer !
Ce pilier englobe donc tout ce qui touche à la préservation des ressources naturelles, à la limitation des émissions de GES (gaz à effet de serre pour les non-initiés !), à la gestion des déchets, à l’énergie, à l’eau ou encore à la biodiversité.
Les exemples d’actions sont nombreux : réalisation d’un bilan carbone, transition vers les énergies renouvelables, suppression du plastique à usage unique, conception de produits écoresponsables, déploiement d’une politique de mobilité durable.
👉 Pour illustrer
Pour le secteur du bâtiment, la transition écologique est devenue un impératif stratégique avec des enjeux autour des matériaux biosourcés, de la performance énergétique, ou encore de l’économie circulaire sur les chantiers etc.
Le pilier économique
Comme vous le savez, la rentabilité est une condition sine qua non de la pérennité d’une entreprise.
Mais dans une perspective de développement durable, la performance économique ne peut se faire au détriment des autres dimensions. Par conséquent, ll s’agit ici de produire de la richesse tout en limitant les externalités négatives (pollution, gaspillage, etc.) et en créant de la valeur partagée pour l’ensemble des parties prenantes.
Le pilier social
Selon une étude de France Stratégie, les entreprises socialement responsables enregistrent en moyenne 13 % de turnover en moins.
France stratégie
Ce pilier vise à promouvoir la justice sociale, l’équité et le respect des droits fondamentaux. Il englobe le bien-être au travail, la santé et la sécurité, la diversité, la qualité du dialogue social, mais aussi les impacts de l’entreprise sur les communautés locales.
Objectifs et mise en place du développement durable en entreprise
Comment les entreprises peuvent elles s’y prendre concrètement pour intégrer le développement durable en entreprise ? En suivant quel(s) référentiel(s) ?
Les référentiels du développement durable en entreprise
Les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Les Objectifs de Développement Durable, fixés par l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030, servent traditionnellement derepères opérationnels, pour les entreprises à travers le monde pour bâtir une stratégie de développement durable cohérente et crédible.
Adoptés lors du Sommet de la COP21 à Paris en 2015, ils constituent un agenda international commun pour lutter contre la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité de tous à l’horizon 2030.
Ce cadre contient 17 objectifs et 169 cibles, qui couvrent des thématiques aussi variées que la lutte contre le changement climatique, l’égalité des sexes, l’accès à une énergie propre ou encore une consommation responsable.
Selon le rapport SCR500 cité dans une étude de Sustainability (2022), plus de 85 % des 500 plus grandes entreprises mondiales ont investi dans les ODD et rapporté leurs contributions dans leurs rapports annuels en 2019, un pourcentage qui a atteint 95 % en 2021.
Source : Etude sustainability
Ces objectifs ont été pensés pour mobiliser l’ensemble des acteurs économiques, en particulier les entreprises.
Voici quelques exemples d’ODD appliqués en entreprise :
| Numéro ODD | Objectif | Exemple en entreprise | |
| ODD 7 | Énergie propre et d’un coût abordable | Une PME industrielle peut viser une réduction de 30 % de sa consommation énergétique en 5 ans, grâce à des équipements performants et un audit énergétique structuré. | |
| ODD 12 | Consommation et production responsables | une entreprise du secteur textile peut repenser sa chaîne d’approvisionnement en favorisant l’éco-conception et en réduisant drastiquement l’utilisation de ressources non renouvelables. | |
| ODD 13 | Lutte contre les changements climatiques | via un bilan carbone et des objectifs chiffrés de réduction des émissions, une ETI du bâtiment peut aligner sa trajectoire avec les accords de Paris. | |
Des référentiels complémentaires à connaître
Au-delà des ODD, d’autres cadres de référence viennent compléter et renforcer l’action des entreprises :
- EcoVadis, un système d’évaluation RSE reconnu, particulièrement utilisé dans les relations B2B, qui attribue une note sur 100 sur les thématiques environnement, social, éthique et achats responsables.
- La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui entrera pleinement en vigueur à partir de 2024–2025, impose un reporting extra-financier détaillé pour les entreprises de plus de 250 salariés en Europe.
- Les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) : très prisés par les investisseurs, ils servent à mesurer la performance extra-financière et sont désormais incontournables dans les stratégies d’investissement responsables.
🙌 Remarque
Généralement, les ODD donnent le cap et les autres outils de référence permettent de mesurer, structurer et démontrer vos progrès.
Mettre en pratique des mesures de développement durable en entreprise : la démarche RSE
Appliquer le développement durable en entreprise, c’est s’engager dans une transformation structurée, continue et sincère, qu’il faut mettre en place et piloter grâce à une démarche RSE.
❓ Le saviez-vous ?
En France, la loi PACTE de 2019 a marqué un tournant. Elle invite les entreprises à intégrer les enjeux sociaux et environnementaux à leur stratégie, voire à inscrire une raison d’être dans leurs statuts.
Cette dynamique a aussi favorisé l’émergence du statut d’entreprise à mission, qui consacre officiellement la RSE comme moteur de gouvernance.
Concrètement, cette démarche permet la mise en place de plusieurs actions clés.
Le bilan carbone, un point de départ incontournable
Avant de vouloir améliorer quoi que ce soit, il faut savoir d’où l’on part. Réaliser un bilan carbone est souvent l’un des premiers pas concrets d’une stratégie RSE sérieuse.
Cet outil permet d’identifier et de quantifier l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre générées par l’activité de l’entreprise : transport, énergie, achats, déchets, numérique.
Des référentiels comme la méthodologie Bilan Carbone® (ADEME), le GHG Protocol ou des plateformes de mesure automatisée permettent d’effectuer cette évaluation de manière rigoureuse. Une fois les postes d’émission identifiés, l’entreprise peut construire une trajectoire bas carbone alignée avec l’Accord de Paris, en intégrant des actions de réduction et, éventuellement, de compensation
Consultis Environnement vous accompagne dans la mise en place de votre démarche RSE
Valoriser ses engagements : labels RSE et conformité aux normes
Pour crédibiliser leur démarche, de plus en plus d’entreprises se tournent vers des labels ou des certifications RSE.
Parmi les labels les plus reconnus, on compte :
- B Corp, qui atteste d’une performance sociale, environnementale et de gouvernance élevée.
- EcoVadis, basé sur une évaluation multi-critères (environnement, éthique, droits humains, achats responsables).
- Label LUCIE 26000, directement inspiré de la norme ISO 26000.
Côté normes, les standards QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) permettent une gestion structurée de la performance :
- ISO 14001 pour le management environnemental.
- ISO 9001 pour la qualité.
- ISO 45001 pour la santé et sécurité au travail.
Découvrez comment notre consultante Catherine Viale a permis le renouvellement de la certification iso 9001 et 14001 d’une entreprise 👇

Intégrer les critères ESG : performance extra-financière et investissement responsable
Enfin, un autre levier de la RSE est l’intégration des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). D’abord popularisés dans le monde de la finance durable, ces critères sont aujourd’hui adoptés par un nombre croissant d’entreprises comme grille de lecture de leur impact global.
L’idée est simple : une entreprise performante n’est pas seulement rentable, elle est aussi responsable dans la manière dont elle traite l’environnement, ses collaborateurs et sa gouvernance interne. Les indicateurs ESG permettent ainsi de :
- Mieux dialoguer avec les investisseurs,
- Rendre compte de sa performance extra-financière,
- Identifier les points faibles à corriger pour renforcer sa durabilité.
Avec l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), ces critères deviennent obligatoires pour de nombreuses entreprises européennes dès 2024.
Les avantages du développement durable pour une entreprise
Mettre en place une démarche de développement durable en entreprise n’est pas seulement un acte éthique ou une réponse à la pression réglementaire.
C’est aussi une opportunité stratégique !
Aujourd’hui, les entreprises qui s’engagent sincèrement sur ces sujets sont plus innovantes, plus attractives, plus rentables à long terme, et plus résilientes face aux crises.
Vous hésitez encore à structurer votre démarche ? Nous vous présentons trois avantages.
1. Une opportunité économique pour l’entreprise
Contrairement à une idée reçue, adopter des pratiques durables n’est pas un coût, mais un investissement rentable à moyen terme !
Prenons quelques exemples parlants :
- Réduction des consommations d’énergie (éclairage LED, isolation thermique, sobriété numérique…) = baisse immédiate des factures.
- Optimisation des déchets = moins de coûts de traitement, plus de recyclage et parfois de nouvelles sources de revenus (revente de matière recyclée, circuits courts).
- Équipements éco-conçus = des produits plus durables, donc moins de maintenance et de remplacement.
Selon l’ADEME, les entreprises qui investissent dans la performance énergétique enregistrent en moyenne entre 10 et 30 % d’économies sur leurs factures d’exploitation.
De plus, en adoptant une logique d’efficacité environnementale, vous accédez plus facilement à certains marchés ou appels d’offres intégrant des clauses RSE, et vous améliorez votre accès au financement (grâce à une meilleure notation ESG, par exemple).
2. Un levier pour la marque employeur
L’engagement environnemental est devenu un critère de choix décisif, notamment pour les jeunes générations qui veulent du sens dans leur travail.
En impliquant vos collaborateurs dans votre démarche de développement durable – à travers des formations, des projets internes, ou encore la co-construction de plans d’action – vous donnez à chacun l’opportunité d’agir au quotidien. Ce type d’engagement renforce la fierté d’appartenance, réduit le turnover, et améliore l’ambiance au travail.
3. Une source d’innovation et de différenciation
Enfin, le développement durable stimule la capacité d’innovation. En remettant en question les usages établis, en cherchant des alternatives plus sobres, plus circulaires ou plus responsables, l’entreprise ouvre la porte à de nouveaux marchés et de nouveaux modèles économiques.
Parmi les exemples d’actions de développement durable innovantes, on peut citer :
- Le recours au biomimétisme pour concevoir des matériaux inspirés du vivant.
- L’intelligence artificielle utilisée pour réduire les pertes énergétiques ou optimiser les flux logistiques.
- La chimie verte, les produits zéro déchet, les services à impact ou encore les plateformes collaboratives à finalité sociale.


