En France, 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre sont aujourd’hui liées au secteur du numérique, contre 2,5 % en 2020 (source : ADEME, 2025).
Cette progression rapide soulève des enjeux : extraction de ressources rares, consommation énergétique des data centers, exclusion numérique… Face à cette réalité, le numérique responsable émerge comme une réponse incontournable.
Il ne s’agit plus seulement de limiter les impacts, mais d’intégrer pleinement le numérique dans une trajectoire de sobriété, d’éthique et d’innovation durable. Cet article vous apporte un cadre clair pour comprendre, structurer et mettre en œuvre cette transition au sein de votre entreprise.
Qu’est-ce que le numérique responsable et quels en sont les enjeux ?
Comprendre le numérique responsable
Le numérique responsable désigne l’ensemble des pratiques et stratégies visant à réduire l’empreinte écologique et sociale des technologies numériques. Ces pratiques doivent également produire un impact positif sur l’environnement et la société.
Le numérique responsable recouvre :
- Le Green IT
- L’IT for Green
1. Le Green IT
L’objectif du Green IT est de limiter l’impact environnemental des infrastructures et équipements informatiques tout au long de leur cycle de vie. Cela passe par des pratiques telles que :
- L’optimisation des serveurs
- La réduction de la consommation énergétique des data centers
- L’achat de matériel éco-conçu ou reconditionné
- L’éco conception de service numérique
- Etc…
🙌 Exemple
Les entreprises de vente de produits reconditionnés comme BackMarket adoptent une démarche Green IT. En effet, en proposant des produits de seconde main, l’entreprise permet de rallonger la durée de vie de produits numériques, et participe à réduire l’empreinte carbone globale du secteur.
Au sein du Green IT, l’éco-conception s’impose comme un concept clé :
Cette pratique consiste à concevoir des logiciels, applications et sites web de manière plus sobre, en réduisant leur consommation de ressources. Elle concerne aussi la conception de terminaux plus durables et recyclables, en vue de limiter leur impact en fin de vie.
L’éco-index proposé par le collectif Green IT permet par exemple de mesurer le score d’éco-conception d’un site internet. Cela permet d’avoir une estimation moyenne de la consommation en eau et en électricité du site, tout en précisant les points d’améliorations possibles.
Notre équipe vous accompagne dans vos projets d’éco-conception de services numériques !
2. L’IT for Green
Là où avec le Green IT, l’enjeu est de limiter l’impact environnemental des solutions technologiques, l’objectif de l’IT for Green est d’utiliser les technologies numériques comme un levier de transition écologique.
L’IT for Green a donc pour but d’améliorer l’efficacité énergétique, de réduire le gaspillage des ressources et d’optimiser la mobilité et la logistique pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
🙌 Exemple
Le projet Flexigrobots financé par l’Union Européenne vise à automatiser les tâches agricoles les plus fastidieuses et à réduire les besoins en eau, engrais et pesticides grâce notamment à l’intelligence artificielle. Il s’intègre ainsi clairement dans une démarche d’IT for Green.
Pourquoi le numérique responsable est-il si important ?
Si le numérique responsable est incontournable en 2025, c’est qu’il répond à des objectifs environnementaux et sociaux de premier plan.
1. Réduire l’impact environnemental des équipements numériques
La fabrication d’un ordinateur portable représente à elle seule 70 à 80 % de son empreinte carbone totale, principalement en raison de l’extraction des matières premières.
Source : ADEME
Les équipements numériques (ordinateurs, smartphones, serveurs, objets connectés) sont fabriqués à partir de matériaux rares et nécessitent des procédés industriels particulièrement polluants.
En effet, l’extraction des métaux rares (cobalt, lithium, tantale) nécessaires à la production des batteries et composants électroniques est un processus énergivore et destructeur pour l’environnement. Une enquête menée par l’observatoire britannique RAID et l’observatoire congolais African Resources Watch alerte sur les coûts environnementaux et humains générés par l’industrie de l’extraction du cobalt en République Démocratique du Congo.
La transformation de ces matériaux entraîne aussi d’importantes émissions de CO₂ ainsi que des pollutions chimiques. En Chine, où sont raffinés de nombreux métaux stratégiques, des millions de tonnes de déchets toxiques sont rejetées chaque année.
Par ailleurs, les équipements numériques nécessitent une consommation énergétique continue. Lorsque cette électricité est produite à partir d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), les émissions de gaz à effet de serre explosent.
La fin de vie des équipements numérique est aussi un sujet majeur : en effet, seul 4% des équipements numériques sont recyclés dans le monde. Cela peut s’expliquer par des politiques de collecte insuffisantes, ou encore par le fait que certains matériaux sont difficilement recyclables.
2. Réduire la consommation énergétique du big data
« Le big data désigne le volume considérable d’informations structurées et non structurées que les humains et les machines génèrent. Elles se comptent en pétaoctets chaque jour »
Oracle France / 23 septembre 2024
L’essor du big data a conduit à une explosion du volume de données stockées et échangées en permanence. Derrière chaque requête Google, chaque vidéo en streaming ou chaque sauvegarde sur le cloud, des serveurs tournent en effet sans relâche.
Les data centers (ou centres de données en bon français ^^) sont les infrastructures qui permettent de traiter toutes les données du big data. Ces centres consomment d’énormes quantités d’électricité et d’eau pour alimenter les serveurs et les refroidir. En France, les data centers représentaient en 2022 près de 3 % de la consommation électrique nationale, un chiffre en constante augmentation, notamment avec l’essor de l’intelligence artificielle, très gourmande en données et donc en électricité et en eau.
Des solutions existent pour rendre ces infrastructures plus sobres comme le refroidissement naturel des data centers ou encore l’optimisation des algorithmes pour réduire le poids des fichiers.
Nos experts vous accompagnent dans la réduction de l’empreinte environnementale de vos data centers
3. Agir pour limiter les impacts sociaux du numérique
L’empreinte du numérique ne se limite pas à l’environnement : elle touche aussi les travailleurs et les populations les plus vulnérables.
L’exploitation des métaux stratégiques est souvent associée à des violations des droits humains : travail des enfants dans les mines de cobalt en Afrique, conditions de travail extrêmes dans les usines d’assemblage en Asie, exposition à des substances toxiques.
De plus, alors que le numérique est omniprésent, une partie de la population reste exclue de ces technologies. En France, plus de 15% de la population est en situation d’illectronisme selon l’INSEE, c’est-à-dire en difficulté face aux outils numériques. Adopter un numérique plus inclusif, avec des interfaces accessibles et des formations adaptées, est donc un enjeu clé pour les années futures.
La fin de vie des déchets pose aussi des questions éthiques et sociales : Au Ghana, dans la ville d’Agbogbloshie, se trouve l’une des plus grandes décharge de déchets d’équipements numériques et électroniques (DEEE) à ciel ouvert. Dans cette zone qui s’étend sur plus de 10km, les « burners boys » s’affairent à brûler les déchets pour récupérer le cuivre des composants des machines. En l’absence de protection suffisantes, ces jeunes garçons souffrent de brulures, lésions oculaires ou encore de problèmes respiratoires.
Enfin, la France et l’Europe sont dépendantes des importations de métaux critiques, principalement en provenance de Chine. La mise en place de filières de recyclage et d’une économie circulaire devient alors essentielle pour limiter cette vulnérabilité géopolitique.
Face à ces enjeux, il est impératif d’agir !
L’adoption de pratiques numériques responsables permet non seulement de réduire l’impact écologique et social, mais aussi de mieux préparer l’avenir en anticipant les futures réglementations et en améliorant la résilience des entreprises.
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Les acteurs, textes et labels relatifs au numérique responsable

Les acteurs du numérique responsable
Le numérique responsable repose sur une dynamique collective. Pour transformer durablement les usages, plusieurs types d’acteurs ont un rôle à jouer :
1. Les institutions publiques
L’État, via des organismes comme l’ADEME, l’ARCEP, ou le ministère de la Transition écologique, impulse un cadre réglementaire, soutient la recherche et finance des projets structurants (loi REEN, RGESN, programmes de formation).
2. L’Institut du Numérique Responsable (INR)
Association pionnière, l’INR regroupe collectivités, entreprises, experts et chercheurs autour de la promotion d’un numérique à impact positif. Il pilote la labellisation Numérique Responsable, publie des guides (RG491) et anime des événements de sensibilisation.
3. Le collectif Green IT
Ce collectif indépendant rassemble des professionnels du numérique soucieux de réduire son empreinte environnementale. Il est à l’origine des 115 bonnes pratiques et du référentiel EcoIndex..
❓ Le saviez-vous ?
Deux de nos experts chez Consultis Environnement appartiennent au collectif Green IT
4. Les entreprises engagées et les cabinets spécialisés
Certaines entreprises, TPE comme grands groupes, s’engagent dans des stratégies numériques responsables, souvent accompagnées par des cabinets spécialisés comme Consultis Environnement. Ces experts réalisent audits, formations, ACV et bilans carbone numériques.
🙌 Remarque
Être accompagné par un cabinet qualifié permet de gagner du temps, d’éviter les écueils et de structurer une démarche conforme aux référentiels.
Cadre législatif du numérique responsable
La réglementation a évolué ces dernières années pour imposer un cadre plus responsable aux acteurs du secteur. Trois textes majeurs structurent aujourd’hui la transition vers un numérique plus responsable en France :
- La loi AGEC
- La circulaire du 25 février 2020
- La loi REEN
1. La loi AGEC
Adoptée en 2020, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) a marqué un tournant en imposant des obligations aux fabricants et aux consommateurs pour allonger la durée de vie des équipements numériques et réduire leur impact environnemental.
Cette loi compte parmi ses mesures phares :
- La mise en place de l’indice de réparabilité : obligatoire pour certains équipements électroniques (smartphones, ordinateurs portables…), il informe les consommateurs sur la facilité de réparation d’un produit, et incite à privilégier des appareils réparables plutôt que jetables.
- La lutte contre l’obsolescence programmée : la loi renforce les sanctions contre les industriels qui réduisent intentionnellement la durée de vie des appareils.
- L’encouragement du reconditionné : les entreprises doivent intégrer davantage de matériel issu du réemploi dans leurs achats, et les fabricants doivent garantir la disponibilité des pièces détachées sur plusieurs années.
❓ Le saviez-vous ?
Un smartphone réparé ou reconditionné peut éviter l’émission de 50 kg de CO₂, soit autant qu’un trajet de 250 km en voiture thermique. Pour autant, seuls 15 % des téléphones en fin de vie sont collectés pour être recyclés.
Source : ADEME
2. La circulaire du Premier ministre du 25 février 2020
L’État se doit d’être exemplaire en matière de transition numérique. Pour cela, une circulaire a été publiée en février 2020 afin d’intégrer des exigences environnementales dans les usages numériques des administrations et services publics.
Cette circulaire impose notamment :
- L’achat de matériel éco-responsable : les équipements doivent être choisis en fonction de leur efficacité énergétique et de leur durabilité.
- L’optimisation des infrastructures informatiques : réduction du stockage inutile, limitation des envois d’e-mails volumineux, recours aux logiciels les moins énergivores.
- La sensibilisation des agents publics : formation aux bonnes pratiques de sobriété numérique et encouragement à adopter des comportements plus responsables (éteindre les appareils inutilisés, limiter l’impression de documents…).
3. La loi REEN
Adoptée en novembre 2021, la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique en France) vise à réduire l’impact du numérique à différentes échelles, en ciblant notamment les entreprises et les collectivités.
L’esprit de cette loi est d’encourager l’éco-conception des services numériques, de sensibiliser au numérique responsable dès l’école, et d’encadrer la publicité numérique.
❓ Le saviez-vous ?
Selon l’enquête annuelle : « Pour un numérique soutenable » menée par l’Arcep, la consommation énergétique des outils numériques pourrait doubler d’ici 2035 !
Ces trois lois posent les bases d’un numérique plus sobre et plus vertueux, mais restent perfectibles. De nouvelles réglementations sont attendues, notamment au niveau européen, pour renforcer encore la responsabilité des entreprises du secteur.
Les labels et certifications numérique responsable
Les labels et certifications offrent un cadre méthodologique et une reconnaissance des bonnes pratiques. Obtenir un label ou une certification permet de renforcer sa crédibilité en matière de numérique responsable et de bénéficier d’un cadre d’amélioration continue.
Nous vous proposons un tour d’horizon des différents labels et certifications faisant foi dans le domaine du numérique responsable.
Avant de rentrer dans le détail de chaque labels et certifications, voici un tableau récapitulatif :
Nom du label / de la certification | Quel but ? | Quel périmètre ? | |
Label NR | Structurer votre démarche de sobriété numérique | France | |
Collectif Green IT | Structurer votre démarche de sobriété numérique | France | |
ISO 14001 | Définir et formaliser un cadre global pour votre entreprise | International | |
EPEAT, Energy Star, TCO Certified, Blue Angel | Acheter des équipements éco-responsables | International | |
Le Label NR (Numérique Responsable)
Créé par l’Institut du Numérique Responsable (INR), ce label est la première certification française dédiée aux bonnes pratiques en matière de numérique responsable. Il s’adresse aux entreprises, collectivités et organisations souhaitant structurer leur transition vers un numérique plus sobre et inclusif.
Les critères d’évaluation portent notamment sur :
- L’éco-conception des services numériques (sites web, logiciels, applications).
- La réduction de l’empreinte environnementale des infrastructures IT (serveurs, stockage, réseaux).
- La prise en compte des enjeux sociaux (accessibilité, inclusion numérique).
- La sensibilisation et la formation des collaborateurs aux pratiques responsables.
Le Label NR permet aux organisations de prouver leur engagement et d’intégrer des pratiques alignées avec les objectifs de développement durable (ODD).
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ISO 14001
Bien qu’il ne soit pas spécifiquement dédié au numérique – il s’agit dans les faits d’une certification QSE – le label ISO 14001 est une norme clé pour structurer une démarche environnementale au sein d’une entreprise. Elle impose :
- Un suivi rigoureux de l’impact environnemental des activités (y compris numériques).
- La mise en place d’objectifs de réduction des émissions et de consommation énergétique.
EPEAT
EPEAT (Electronic Product Environmental Assessment Tool) est un label mondial qui évalue l’impact environnemental des équipements informatiques sur plusieurs critères et qui classe les appareils en trois niveaux :
- EPEAT Gold : équipements les plus éco-responsables.
- EPEAT Silver : performance environnementale intermédiaire.
- EPEAT Bronze : répond au minimum aux standards écologiques.
Energy Star : le label de l’efficacité énergétique
Bien connu du grand public pour l’électroménager, Energy Star s’applique aussi aux équipements informatiques (PC, imprimantes, écrans). Son objectif ? Garantir une faible consommation énergétique des appareils.
🙌 Remarque
Selon l’enquête annuelle : « Pour un numérique soutenable » menée par l’Arcep, la consommation énergétique des outils numériques pourrait doubler d’ici 2035 !
TCO Certified
Originaire de Suède, TCO Certified est une certification qui évalue les équipements IT sur deux dimensions :
- L’impact environnemental (matériaux recyclés, consommation énergétique).
- Les conditions de travail dans les usines (normes sociales, absence de travail forcé).
Contrairement à d’autres labels qui se concentrent uniquement sur l’aspect environnemental, TCO Certified prend aussi en compte l’éthique de fabrication. Il garantit que les produits respectent des normes strictes en matière de responsabilité sociale.
Blue Angel
Créé en 1978, Blue Angel est l’un des plus anciens labels écologiques au monde. Il certifie divers équipements numériques (imprimantes, ordinateurs, téléphones) en tenant compte de :
- La limitation des substances toxiques.
- L’efficacité énergétique.
- La durée de vie et la réparabilité des produits.
Les outils et référentiels
Outre la législation et les labels, pour structurer efficacement une démarche de numérique responsable, il est essentiel de s’appuyer sur des référentiels reconnus.
Ces outils offrent des bonnes pratiques concrètes et des critères d’évaluation clairs pour guider les entreprises dans leur transition. En voici une liste non exhaustive :
Les 115 bonnes pratiques du collectif Green IT
Ce référentiel très opérationnel recense 115 actions concrètes à appliquer tout au long du cycle de vie d’un service numérique : conception, développement, hébergement, maintenance. Il est largement utilisé en France pour initier une démarche de sobriété numérique.
Le RGESN de l’ADEME
Le Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques propose un cadre national pour concevoir des services numériques moins impactants. Il est utilisé dans les marchés publics et repose sur des critères mesurables, adaptés aux projets numériques.
Le RG491 de l’Institut du Numérique Responsable (INR)
Référentiel transversal, le RG491 intègre des critères environnementaux, sociaux et éthiques. Il structure la démarche autour de 5 axes :
- Gouvernance responsable du numérique
- Équipements et infrastructures sobres
- Services numériques éco-conçus
- Sensibilisation et formation des parties prenantes
- Inclusion et accessibilité numérique
🙌 Remarque
Le RG491 est un référentiel utilisé comme base pour l’obtention du label Numérique Responsable.
Le guide des designers IT
Ce guide s’adresse aux designers, UX, UI et chefs de produit. Il propose des méthodes pour créer des interfaces sobres, accessibles et utiles, en intégrant l’écoconception dès les premières maquettes.
Adopter les bonnes pratiques numérique responsable en entreprise et mesurer les résultats
Les bonnes pratiques à adopter en entreprise
Mettre en place une démarche de numérique responsable en entreprise ne se limite pas à des engagements de principe. Il s’agit d’intégrer des actions concrètes et mesurables à tous les niveaux de l’entreprise.
Voici les principales actions à mettre en œuvre.
1. Achats responsables et prolongation de la durée de vie des équipements
Les équipements informatiques sont parmi les plus gros contributeurs à l’empreinte environnementale du numérique. Pour limiter leur empreinte carbone en entreprise, nous recommandons de mettre en place des pratiques d’achats responsables et de prolongation de la durée de vie des équipements.
❓ Le saviez-vous ?
Selon l’ADEME, 80 % de l’empreinte carbone d’un ordinateur est générée avant même sa première utilisation. Prolonger sa durée de vie de 2 ans réduit son impact environnemental de 50 %.
La politique d’achats responsables et l’allongement de la durée de vie des équipements passe par :
- L’achat d’appareils d’occasion ou reconditionnées
- L’entretien du matériel pour en allonger la durée de vie
- La mise en place d’une politique de sobriété numérique en mutualisant les équipements, réduisant le suréquipement et en adoptant des logiciels légers
2. Privilégier des équipements labellisés et recycler le matériel en fin de vie
Le choix du matériel informatique est un levier fondamental pour réduire l’impact du numérique. L’achat d’appareils certifiés par des labels comme EPEAT, Energy Star ou TCO qui garantissent une faible consommation énergétique est à privilégier dans une démarche numérique responsable.
Il est également important de recycler les équipements usagés en faisant appel à des filières de recyclage spécialisées pour éviter d’enfouir les déchets électroniques. Vous pouvez aussi revendre ou donner les appareils encore fonctionnels à des associations ou des entreprises de reconditionnement.
❓ Le saviez-vous ?
Chaque année, la France génère plus de 1,4 million de tonnes de déchets électroniques, dont seulement 40 % sont collectés et recyclés.
3. Sensibiliser et former les collaborateurs aux écogestes numériques
L’impact du numérique dépend aussi des pratiques quotidiennes des utilisateurs.
🙌 Exemple
Un e-mail avec une pièce jointe de 1 Mo envoyé à 100 destinataires émet autant de CO₂ qu’un trajet de 1 km en voiture thermique.
Il existe de nombreuses bonnes pratiques quotidiennes à adopter dans une démarche numérique responsable :
- Éviter les e-mails inutiles et limiter les pièces jointes volumineuses.
- Supprimer régulièrement les fichiers et données obsolètes pour limiter le stockage inutile.
- Privilégier les visioconférences en mode audio plutôt que vidéo quand c’est possible.
Il est également important d’encourager la participation à des initiatives de sensibilisation, comme :
- Signer la charte du Label Numérique Responsable pour structurer une démarche collective.
- Organiser des ateliers comme la Fresque du Numérique pour comprendre l’impact caché des usages numériques.
- Mettre en place des défis internes pour réduire l’empreinte numérique des équipes.
Nous vous formons aux bonnes pratiques à adopter dans une démarche de numérique responsable en entreprise
4. Réduire la consommation énergétique des infrastructures numériques
Un data center de 10 000m² consomme autant d’électricité qu’une ville de 50 000 habitants.
Hellio.com / 2025
Les infrastructures IT des entreprises (serveurs, réseaux, data centers) consomment énormément d’énergie. Des actions simples permettent d’optimiser leur efficacité énergétique et de réduire la pollution des data centers.
Il est par exemple possible d’héberger ses services sur des infrastructures plus durables ou encore d’optimiser l’utilisation des équipements en éteignant les appareils inutilisés ou en mutualisant les erreurs
Comment mesurer l’empreinte numérique de son entreprise
Pour vérifier que les actions mises en place à l’échelle d’une entreprise portent bien leurs fruits, il est important de pouvoir mesurer ses résultats.
Deux outils permettent cette évaluation : l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) et le Bilan Carbone®. Ces approches apportent des indicateurs précis sur l’impact environnemental des équipements et des usages numériques, permettant d’optimiser la gestion des ressources et de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).
1. L’Analyse du Cycle de Vie (ACV)
« L’analyse du cycle de vie (ACV) est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement. »
Source : Mission interministérielle numérique éco-responsable
Au cours d’une Analyse de Cycle de Vie, 4 étapes sont analysées :
- La fabrication : extraction des matières premières, production des composants électroniques, assemblage.
- Le transport : acheminement des produits depuis les usines jusqu’aux utilisateurs finaux
- L’utilisation : consommation énergétique, émissions liées aux usages numériques.
- La fin de vie : recyclage, réemploi, gestion des déchets électroniques.
Cette approche permet de savoir quelle est l’étape du cycle de vie ayant le plus d’externalités négatives sur l’environnementet de mettre en place des stratégies de réduction adaptées.
Une Analyse de Cycle de Vie peut se faire aussi bien sur des data centers que sur des services numériques.
🙌 Exemple
une ACV appliquée à un ordinateur portable peut révéler que 70 à 80 % de son empreinte carbone provient de sa fabrication, bien avant son utilisation par l’utilisateur final.
Le Bilan Carbone®
Le Bilan Carbone® est un outil de comptabilité carbone qui permet de mesurer et de réduire l’empreinte carbone d’une entreprise. Il identifie les émissions directes et indirectes liées aux activités numériques et aide à établir des objectifs de réduction.
Au cours d’un Bilan Carbone® du numérique, sont examinées :
- Les émissions liées aux équipements informatiques : fabrication, transport, utilisation.
- Les émissions des serveurs et data centers : stockage des données, gestion des infrastructures.
- L’empreinte des usages numériques : visioconférences, e-mails, transfert de fichiers volumineux.