Définition, enjeux et objectifs de la neutralité carbone en 2025

Définition, enjeux et objectifs de la neutralité carbone en 2025

neutralité carbone : image de 4 éoliennes dans un champ avec un ciel bleu

Sommaire

Adoptez les meilleures pratiques en entreprise avec Consultis Environnement

En 2025, la neutralité carbone s’impose comme un sujet incontournable pour les entreprises, sous l’impulsion de l’Union européenne et de réglementations de plus en plus exigeantes.

Mais que recouvre vraiment cette notion ? Plus important encore : comment distinguer la communication sur le prétendu impact d’une entreprise, de la véritable stratégie durable à long terme ?

Vous trouverez dans cet article une synthèse complète et accessible pour faire de la neutralité carbone un moteur de transformation durable (et éviter d’en faire, au contraire, un simple outil de greenwashing !)

Neutralité carbone : de quoi parle-t-on ?

Définition de la neutralité carbone

🙌 Remarque

À l’échelle mondiale, ce sont plus de 37,8 gigatonnes de gaz à effet de serre (GES) qui ont été émises en 2023 selon le Parlement européen. Rien qu’en France, les entreprises du CAC40 ont généré 125 millions de tonnes équivalent CO₂, selon un rapport de l’Oxfam.


Depuis plusieurs années, nous vivons la réalité d’une planète en surchauffe, ce qui est largement dû à des émissions de gaz à effet de serre en constante augmentation comme vous le montre le schéma ci-dessous.

schéma représentant l'effet de serre, raison pour laquelle il faut mettre en place la neutralite carbone


Dans ce contexte tendu (voire terrifiant !), un concept clé, celui de neutralité carbone, s’est imposé comme une piste de solution.

La neutralité carbone est aujourd’hui l’un des piliers des stratégies climatiques mondiales. L’Accord de Paris de 2015, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) en France, ou encore la loi européenne sur le climat inscrivent noir sur blanc un objectif : parvenir collectivement à un équilibre climatique.

👉 Définition

Atteindre la neutralité carbone signifie réduire autant que possible nos émissions de GES et compenser ce qui ne peut pas être évité afin de parvenir à un équilibre entre émissions et absorption.


Pour bien comprendre le concept, il faut visualiser la neutralité carbone comme une équation en deux temps :

  1. Réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre à la source.
  2. Compenser les émissions résiduelles par l’absorption ou la séquestration du carbone (via des puits naturels ou technologiques).

En entreprise, viser la neutralité carbone implique d’intégrer les enjeux climatiques dans sa stratégie globale, d’identifier les postes d’émissions à travers un bilan carbone ou un BEGES, puis de construire une trajectoire de réduction alignée avec les objectifs climatiques internationaux.

Chez Consultis Environnement, nous sommes en mesure d’accompagner votre entreprise dans sa stratégie de réduction de ses émissions de GES

Les objectifs de l’UE sur la neutralité carbone

L’Union Européenne a fixé un cap clair : la neutralité carbone d’ici 2050.

Le cadre juridique de la neutralité carbone

Depuis 2021, l’objectif de neutralité carbone est une obligation juridique. La loi européenne sur le climat, adoptée dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), engage formellement tous les États membres à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.

Cela signifie que toutes les politiques (dans l’industrie, les transports, l’énergie, l’agriculture, la fiscalité, et bien d’autres secteurs) doivent désormais s’inscrire dans cette trajectoire.

L’Union Européenne, se positionne ainsi comme le premier continent à viser la neutralité climatique (et il faut le souligner !)

2030 : une étape intermédiaire pour la neutralité carbone du continent

Le premier jalon fixé par l’UE sur la route de la neutralité carbone est pour 2030 : une réduction d’au moins 55 % des émissions de GES par rapport à 1990.

Ce seuil ambitieux, bien supérieur aux 40 % précédemment fixés, a été adopté dans le cadre du plan “Fit for 55” (comprendre : « ajustement à l’objectif 55 »).

Ce paquet législatif couvre l’ensemble des secteurs clés :

  • Transport (routier, maritime, aérien)
  • Industrie lourde (acier, ciment, chimie)
  • Bâtiment (efficacité énergétique, rénovation)
  • Énergies fossiles (fin progressive, taxation carbone)
  • Agriculture et forêts (via le secteur UTCATF)

Des objectifs démesurés ?

Si l’UE affiche une volonté politique forte, les États membres n’avancent pas tous au même rythme, et certains secteurs peinent à engager des transformations structurelles.

En France, par exemple, le Haut Conseil pour le Climat a récemment alerté sur une inflexion préoccupante de la trajectoire carbone, pointant un ralentissement dans la baisse des émissions dans plusieurs secteurs clés.

« Le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre a ralenti très fortement pour tous les secteurs et nécessite sans délais une relance des politiques de décarbonation »

Haut Conseil pour le Climat

Comment atteindre la neutralité carbone

La réduction des émissions de GES

La réduction des émissions de GES dans un souci de décarbonation est évidemment centrale quand on parle de neutralité carbone.

Mais comment faire concrètement pour réduire ses émissions de GES ?

Mesurer ce que l’on émet

La première chose à faire est de connaître précisément son empreinte carbone. On parle ici de réaliser un bilan GES réglementaire (obligatoire pour certaines structures), ou un bilan carbone complet selon la méthodologie de l’ADEME ou du GHG Protocol.

Ce diagnostic doit couvrir les scopes 1, 2 et 3 :

  • Scope 1 : émissions directes (combustion, procédés internes)
  • Scope 2 : émissions indirectes liées à l’énergie (électricité, chaleur achetée)
  • Scope 3 : toutes les autres émissions, souvent les plus massives (achats, transport amont/aval, usage des produits, déplacements, numérique…)


❓ Le saviez-vous ?

En moyenne, le scope 3 représente entre 70% et 90% des émissions totales d’une entreprise. (Source : Sami)

Réduire son empreinte carbone

Une fois le diagnostic effectué, place à l’action ! Voici les principaux leviers de réduction d’empreinte carbone à actionner :

Pilotage de la stratégie bas carbone

Réduire ses émissions de GES de 90 % d’ici 2050 est techniquement possible pour la majorité des entreprises, à condition d’engager une action structurée dès maintenant. 

ADEME, 2023

Réduire ses émissions de GES suppose de construire une trajectoire de décarbonation réaliste, alignée avec les accords de Paris. C’est ici qu’interviennent des outils comme :

  • Les SBTi (Science Based Targets) : pour fixer des objectifs validés scientifiquement
  • La Net Zero Initiative (Carbone 4) : pour structurer l’engagement dans une logique de contribution
  • La stratégie ACT Pas à Pas (ADEME) : pour guider la transition des entreprises selon leur secteur

Consultis Environnement vous accompagne dans la mesure, la réduction, et le pilotage de vos émissions de gaz à effet de serre en fonction de votre état d’avancement.

Les mécanismes de compensation carbone

L’autre pendant de la neutralité carbone est la compensation carbone.

🙌 Définition

Le concept de compensation carbone a été formalisé pour la première fois en 1997, avec le Protocole de Kyoto, qui a posé les bases du marché des crédits carbone, en permettant à un pays ou une entreprise de compenser une partie de ses émissions en finançant des réductions ou absorptions de CO₂ ailleurs, généralement dans des pays en développement.



Deux grands types de marchés de compensation carbone se sont développés depuis 1997 :

  • Le marché réglementé (compliance market), avec des mécanismes encadrés comme le SEQE (Système d’Échange de Quotas d’Émission) en Europe.
  • Le marché volontaire, où les entreprises achètent des crédits carbones pour compenser tout ou partie de leur empreinte carbone.

La compensation carbone peut concerner différents types de projets, en voici quelques-uns :

Les projets de séquestration naturelle

Les projets de séquestration naturelle peuvent être par exemple, des projets de reforestation, d’agroforesterie, de préservation de forêts existantes, ou encore de gestion durable des sols agricoles pour stocker davantage de carbone.

Image d'une forêt vu de haut
La forêt, un puit de carbone naturel

Les projets de réduction d’émissions

Il peut s’agir ici du développement d’énergies renouvelables dans des pays où elles remplacent des sources fossiles, d’optimisation énergétique de bâtiments, de réseaux, ou de processus industriels, ou encore de l’amélioration de la gestion des déchets (en capturant du méthane par exemple)

Les solutions technologiques émergentes

Il existe deux technologies émergentes qui peuvent s’intégrer à des stratégies de compensation carbone :

  • Le Captage et stockage de carbone (CSC) : technologies encore coûteuses et peu matures
  • Le DACCS (Direct Air Carbon Capture & Storage) : extraction directe du CO₂ de l’air ambiant

Comment calculer la compensation carbone à effectuer ?

Le calcul repose sur votre bilan carbone final. Une fois vos actions de réduction appliquées, vous obtenez un « résiduel » qu’il est possible de compenser.

🙌 Exemple

si votre entreprise émet encore 1 200 tonnes de CO₂e après réduction, vous pouvez acquérir 1 200 crédits carbone certifiés (1 crédit = 1 tonne évitée ou absorbée).



Pour garantir l’intégrité de la démarche, il est fortement recommandé de :

  • Privilégier des crédits certifiés par des labels reconnus (Gold Standard, Verra/VCS, Label Bas-Carbone en France)
  • Opter pour des projets proches de vos valeurs d’entreprise (biodiversité, inclusion sociale, innovation…)
  • Travailler avec des experts tiers pour vérifier la qualité des projets et éviter les arnaques

SEQE, MACF, et autres outils de compensation encadrée

Pour les grandes entreprises européennes, la compensation peut être imposée par le droit. C’est le cas du SEQE (Système d’Échange de Quotas d’Émission), qui fixe un plafond d’émissions pour certains secteurs (énergie, industrie lourde, aviation…).

Autre nouveauté majeure : le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), qui impose une « taxe carbone » sur les importations de produits intensifs en carbone (acier, ciment, engrais…), afin de protéger les efforts européens contre les fuites carbone.

Le rôle des entreprises dans la neutralité carbone

Dans un objectif de neutralité carbone, toutes les entreprises doivent participer à l’effort collectif.

Nous verrons dans cette partie les efforts communs qui doivent être consentis par toutes les entreprises, puis ce qu’une entreprise volontariste peut mettre en place pour contribuer davantage à la neutralité carbone.

Enfin, nous verrons qu’intégrer une entreprise dans une démarche de neutralité carbone n’est pas dénué d’intérêt et d’avantages pour l’entreprise elle-même !

Les indispensables en entreprise : Bilans carbones, Bilan GES et diagnostics

Les outils de mesure comme les bilans carbone, les BEGES, ou encore les diagnostics climat sont indispensables (et parfois obligatoires !) pour poser les bases d’une stratégie sérieuse.

Bilan GES (ou BEGES) : une obligation légale pour certaines entreprises

En France, les entreprises de plus de 500 salariés dans le secteur privé (ou 250 en outre-mer) sont tenues de réaliser un Bilan GES réglementaire (BEGES) tous les quatre ans.

⚠️ Attention

Ce bilan, bien qu’obligatoire, est souvent incomplet car il exclut un champ crucial : le scope 3, autrement dit tout ce qui ne se voit pas au premier abord mais pèse très lourd.

Le Bilan Carbone® : une méthode complète et stratégique

Pour aller plus loin, beaucoup d’entreprises choisissent de réaliser un Bilan Carbone®, selon la méthodologie développée par l’ADEME et aujourd’hui gérée par l’Association Bilan Carbone. Ce dispositif permet de comptabiliser :

  • Les émissions directes (scope 1)
  • Les émissions indirectes liées à l’énergie (scope 2)
  • Mais aussi les émissions indirectes significatives (scope 3) : achats, transports amont/aval, usage des produits, déplacements professionnels, numérique, gestion des déchets, etc.

La Net Zero Initiative : une boussole vers une contribution crédible

L’objectif de la Net Zero Initiative, développée par Carbone 4, en partenariat avec des experts reconnus, est de structurer une démarche bas carbone grâce à trois leviers complémentaires :

  • Réduire ses propres émissions (scopes 1, 2 et 3)
  • Réduire les émissions des autres, en proposant des solutions sobres (ex : logiciel qui évite des déplacements, produits bas-carbone…)
  • Augmenter les absorptions de carbone en finançant des puits naturels ou technologiques

Dans un contexte réglementaire en pleine évolution (CSRD, taxonomie verte, marchés carbone renforcés), disposer d’un diagnostic carbone solide devient un avantage compétitif. Ne serait-ce que pour répondre aux exigences des clients, ou des investisseurs

Comment contribuer davantage à la neutralité carbone en tant qu’entreprise 

Au-delà de vos obligations légales ou de vos propres bénéfices internes, votre entreprise peut devenir un acteur moteur du changement, en s’attaquant à ses émissions résiduelles, à ses leviers d’influence, ou même en participant à la préservation des puits de carbone naturels.

Pour une entreprise volontariste, viser la neutralité carbone peut signifier redéfinir sa trajectoire à moyen et long terme. Cela suppose :

  • de fixer une vision stratégique claire compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris (alignement 1,5 °C),
  • de choisir un scénario de réduction crédible,
  • et de mobiliser toutes les fonctions de l’entreprise (achat, finance, RH, production, IT, etc.).

🙌 Exemple

Pour une entreprise industrielle, la mise en place d’une stratégie de neutralité carbone à long terme peut signifier :

  • rénover son outil de production pour intégrer l’efficacité énergétique,
  • s’approvisionner en matières à plus faible intensité carbone,
  • internaliser les critères climat dans ses appels d’offres et son choix de fournisseurs,
  • travailler avec les parties prenantes de sa chaîne de valeur sur l’éco-conception, la mutualisation logistique ou l’économie circulaire.



D’autres actions sont utiles à mettre en place en entreprise, comme par exemple :

  • Se tourner vers les énergies renouvelables
  • Rénover les bâtiments, et en repenser les usages
  • Préserver et renforcer les puits de carbone naturels
  • Innover en développant des solutions bas carbones pour vos clients ou en changeant de modèle d’affaires

Les avantages de contribuer à la neutralité carbone en tant qu’entreprise

Les entreprises qui s’engagent sérieusement dans la transition bas-carbone y trouvent des bénéfices concrets.

🙌 En bref !

Agir pour le climat, c’est aussi agir pour la compétitivité (oui oui, on vous prend par les sentiments !)

Des économies d’énergies synonymes d’économies budgétaires

Premier effet direct d’une stratégie climat bien menée : la baisse des consommations énergétiques.

En misant sur les économies d’énergies, vous payez moins pour chauffer, éclairer, produire, transporter. Vous utilisez mieux vos ressources, vous gaspillez moins.

Susciter l’intérêt des investisseurs

L’univers de la finance change. Aujourd’hui, les investisseurs cherchent à sécuriser leurs placements face aux risques climatiques. Ils scrutent les rapports extra-financiers, les notations ESG, et fuient les entreprises à forte intensité carbone.

🙌 Exemple

La directive CSRD impose dès 2024 à plus de 50 000 entreprises européennes un reporting climat détaillé (reporté à 2026 en attente de la directive Omnibus). Les entreprises transparentes et préparées seront bien mieux perçues par les marchés financiers.

Une meilleure réputation


À l’ère de la transparence, votre image de marque est un actif. Et là encore, la contribution à la neutralité carbone fait la différence.

Les entreprises engagées :

  • fidélisent plus facilement leurs clients, surtout les jeunes générations plus sensibles aux enjeux écologiques,
  • attirent des talents qualifiés, en quête de sens dans leur travail,
  • et génèrent un sentiment de fierté interne, souvent moteur d’engagement et d’innovation.

71 % des jeunes diplômés déclarent qu’ils n’envisageraient pas de travailler pour une entreprise sans stratégie environnementale crédible.

Source : Étude Harris Interactive, 2023.

Contribuer à la neutralité carbone, ce n’est pas faire “un effort pour la planète” en se serrant la ceinture. C’est une opportunité de renforcer votre compétitivité !

Chez Consultis Environnement, nous vous aidons à transformer cette ambition en résultats concrets, mesurables et valorisables à tous les niveaux de votre organisation.