Système de Management de l’Energie (SMÉ) : tout comprendre en 2025

Système de Management de l’Energie (SMÉ) : tout comprendre en 2025

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Sommaire

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Hausse des prix de l’énergie, tensions sur les approvisionnements, exigences réglementaires accrues, trajectoires climat à tenir : le management de l’énergie s’impose aujourd’hui comme un sujet stratégique pour les entreprises.

Cet article vous propose une lecture claire et opérationnelle pour comprendre les fondamentaux du management énergétique et en faire un atout durable pour votre organisation.

Management de l’énergie : c’est quoi ?

Définition du système de management de l’énergie

Selon l’ADEME, les organisations engagées dans une démarche structurée de management de l’énergie peuvent atteindre 10 à 25 % d’économies d’énergie, à périmètre constant, grâce à une meilleure connaissance et maîtrise de leurs usages.

Le système de management de l’énergie (ou SMÉ pour les initiés) désigne un cadre méthodologique permettant à une organisation de piloter durablement sa performance énergétique.

Concrètement, le management de l’énergie vise à comprendre :µ

  • comment l’énergie est consommée
  • par quels usages
  • à quels moments
  • avec quels leviers d’optimisation possibles.

Un SMÉ efficace permet d’identifier les gisements d’économies d’énergie en s’appuyant sur des données fiables : consommations par bâtiment, par process, par équipement ou par usage significatif.

Ces analyses débouchent ensuite sur la définition d’objectifs chiffrés, réalistes et mesurables, alignés avec la stratégie de l’organisation.

🙌 Exemple

Il peut s’agir, par exemple, de réduire de 10 % la consommation électrique d’un site industriel, d’optimiser les usages thermiques d’un parc tertiaire ou encore de lisser les appels de puissance pour limiter les coûts.



Le management de l’énergie s’inscrit dans une logique de progrès continu. Les résultats sont suivis dans le temps, les écarts analysés, et les actions ajustées. Cette dynamique permet d’ancrer la sobriété et l’efficacité énergétiques dans la durée.

Le système de management de l’énergie est encadré par la norme iso 50001

Selon l’ISO, les organisations certifiées ISO 50001 constatent en moyenne une amélioration mesurable de leur performance énergétique dès les premières années.

Le management de l’énergie est encadré par un référentiel international : la norme ISO 50001. Publiée pour la première fois en 2011 et régulièrement mise à jour, cette norme constitue le cadre de référence du système de management de l’énergie pour les organisations, en France comme en Europe.

La norme ISO 50001 définit les exigences nécessaires pour mettre en place, maintenir et améliorer un SMÉ, de la même manière, que la norme ISO 14001 structure le système de management environnemental (SME, sans l’accent cette fois !).

L’objectif fondamental de la norme ISO 50001 est triple :

  1. Réduire durablement la consommation d’énergie, en incitant les organisations à mieux connaître leurs usages et à agir sur les leviers les plus pertinents.
  2. Maîtriser et sécuriser les coûts énergétiques, dans un contexte de forte volatilité des prix et de dépendance accrue aux ressources énergétiques.
  3. Contribuer directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en cohérence avec les trajectoires climatiques européennes et les stratégies RSE des entreprises.

L’ISO 50001 exige de démontrer une amélioration continue de la performance énergétique. Ce concept est central : chaque organisation progresse à partir de sa situation initiale, en tenant compte de ses contraintes techniques, économiques et organisationnelles.

Consultis Environnement vous accompagne dans l’élaboration de votre système de management énergétique en conformité avec la norme iso 50001

Le système de management énergétique en entreprise

Pourquoi mettre en place un système de management énergétique ?

Il existe plusieurs raisons valables pour lesquelles vous devriez considérer la mise en place d’un système de management de l’énergie au sein de votre organisation. Nous en explorons quelques unes dans ce paragraphe.

Une gestion proactive de l’énergie

Dans de nombreuses entreprises, l’énergie est traitée comme une charge subie : on constate les hausses de facture, on réagit dans l’urgence, parfois en lançant des actions isolées (changer un équipement, renégocier un contrat).

Le management énergétique inverse cette logique !

Il permet d’anticiper, de comprendre les causes structurelles des consommations et d’agir de manière cohérente et priorisée.

Plus de maîtrise organisationnelle

Un SMÉ apporte également de la lisibilité et de la maîtrise. En structurant le suivi des consommations par usages significatifs, il devient possible d’identifier ce qui consomme réellement, ce qui dérive, et ce qui peut être optimisé sans dégrader l’activité.

🙌 Remarque

De nombreuses organisations découvrent, lors des premières analyses énergétiques, que les principaux gisements d’économies se situent dans les usages existants, et non dans de lourds investissements technologiques.

Une intégration dans la stratégie RSE

Le SMÉ joue un rôle clé dans la stratégie RSE et climat de l’entreprise. Il constitue un socle crédible pour piloter la réduction des consommations énergétiques et, par ricochet, des émissions de gaz à effet de serre. Dans une logique CSRD ou de trajectoire bas-carbone, disposer d’un système de management énergétique formalisé facilite la production d’indicateurs fiables et la démonstration des efforts engagés.

Inclure ses équipes dans un projet collectif

Enfin, mettre en place un SMÉ, c’est aussi embarquer les équipes. En donnant du sens aux actions énergétiques, en clarifiant les rôles et en valorisant les résultats, le management énergétique devient un levier de mobilisation interne. Il transforme une contrainte perçue en un projet collectif, aligné avec la performance économique et les valeurs de l’organisation.

La méthode PDCA, cadre structurant du management de l’énergie

La méthode PDCA (Plan – Do – Check – Act), constitue la colonne vertébrale du management énergétique tel qu’encadré par la norme ISO 50001.

Appliqué au management de l’énergie, ce cycle permet d’inscrire la performance énergétique dans le temps long, en évitant l’essoufflement ou les effets d’annonce sans impact réel.

Plan (Planifier)


La première étape consiste à poser des bases solides. Il s’agit d’analyser les consommations énergétiques existantes, d’identifier les usages énergétiques significatifs, puis de définir des objectifs chiffrés et réalistes.

Do (Déployer)


Vient ensuite la mise en œuvre opérationnelle. Les actions définies sont déployées sur le terrain : optimisation des équipements, ajustement des réglages, évolution des pratiques, formation des équipes, amélioration de la maintenance.

Check (Contrôler)


Le contrôle est une étape souvent sous-estimée, alors qu’elle est centrale dans le management énergétique. Il s’agit de mesurer les résultats obtenus, de comparer les consommations réelles aux objectifs fixés et d’analyser les écarts.

Act (Ajuster et améliorer)


Enfin, la phase d’ajustement permet de capitaliser sur les enseignements tirés. Les actions efficaces sont consolidées, celles qui le sont moins sont revues ou abandonnées. Les objectifs peuvent être réajustés à la hausse, les priorités redéfinies.

Selon l’ISO, l’application rigoureuse du cycle PDCA dans un système de management de l’énergie est l’un des principaux facteurs expliquant la pérennité des gains énergétiques observés dans le temps.

Les avantages du management de l’énergie en entreprise

Lorsqu’il est structuré et piloté dans la durée, le management énergétique génère des bénéfices tangibles, mesurables et durables

Réduire durablement sa consommation d’énergie

Le premier avantage est la réduction durable des consommations énergétiques. Contrairement à des actions isolées (remplacement d’un équipement, travaux ponctuels), le système de management de l’énergie agit sur l’ensemble des leviers : techniques, organisationnels et humains. Il permet d’identifier les usages réellement prioritaires, de hiérarchiser les actions et d’éviter l’effet « coup d’épée dans l’eau ».

Maîtriser les coûts et renforcer la résilience économique

La réduction des consommations se traduit mécaniquement par une maîtrise accrue des coûts énergétiques. Dans un contexte de forte volatilité des prix de l’électricité et du gaz, le management énergétique devient un outil de résilience économique. Il permet d’anticiper les hausses, d’identifier les leviers d’optimisation contractuelle et de limiter l’exposition financière de l’entreprise.

Faciliter la mise en conformité réglementaire et extra-financière

Le management de l’énergie constitue également un socle structurant pour répondre aux exigences réglementaires, de plus en plus nombreuses en France et en Europe. Audit énergétique, directive efficacité énergétique, décret tertiaire, obligations de transparence extra-financière : le SMÉ permet de centraliser les données, de fiabiliser les indicateurs et d’éviter les démarches redondantes.

Dans le cadre de la CSRD, le système de management énergétique apporte une réponse concrète aux attentes en matière de gouvernance, de pilotage des risques énergétiques et de suivi des impacts environnementaux. Il facilite la production d’informations cohérentes, traçables et auditées, tout en réduisant la charge opérationnelle pour les équipes.

Ces bénéfices expliquent pourquoi de plus en plus d’entreprises choisissent d’aller au-delà de la simple sensibilisation pour structurer leur démarche énergétique. Encore faut-il savoir comment déployer concrètement ce système dans l’organisation, étape par étape.

Les étapes de mise en place du SMÉ en entreprise

Mettre en place un système de management de l’énergie ne s’improvise pas. Pour être efficace, la démarche doit suivre une progression logique, structurée et pragmatique, en cohérence avec les principes de l’ISO 50001. L’objectif n’est pas d’aller vite, mais d’aller juste : bâtir un management énergétique robuste, adapté à la réalité opérationnelle de l’entreprise et capable de produire des résultats mesurables dans la durée.

schéma du management de l'énergie en 4 étapes

Etape préliminaire : Observation

Toute démarche de management de l’énergie commence par un audit énergétique ou une analyse énergétique approfondie. Cette étape fondatrice vise à établir un état des lieux objectif des consommations : quelles énergies sont utilisées, pour quels usages, sur quels sites, avec quelles variations dans le temps.

L’audit permet d’identifier les usages énergétiques significatifs, de repérer les dérives, les gaspillages et les premières opportunités d’optimisation. Il constitue la base factuelle sur laquelle repose l’ensemble du SMÉ. Sans cette photographie initiale, les décisions prises par la suite risquent d’être approximatives, voire contre-productives.

🙌 Remarque

Un audit énergétique bien mené ne sert pas uniquement à identifier des économies immédiates : il structure la compréhension des usages et prépare un pilotage énergétique de long terme.

1. Établir un plan d’action

À partir des enseignements de l’audit, l’entreprise peut définir un plan d’action énergétique cohérent et priorisé. Cette étape consiste à transformer les constats en décisions concrètes : objectifs chiffrés, indicateurs de suivi, responsabilités, échéances et moyens mobilisés.

Le plan d’action ne se limite pas aux investissements techniques. Il intègre également des actions organisationnelles, des ajustements de pratiques, de la formation ou encore des évolutions de procédures internes. L’enjeu est de cibler les actions à plus forte valeur ajoutée, en tenant compte des contraintes économiques et opérationnelles.

2. Déployer et mettre en œuvre les actions

La phase de déploiement marque l’entrée du management de l’énergie dans le quotidien de l’entreprise. Les actions définies sont mises en œuvre sur le terrain : réglage des équipements, amélioration de la maintenance, modernisation progressive des installations, sensibilisation des collaborateurs.

Cette étape est souvent déterminante pour l’adhésion interne. Un SMÉ ne fonctionne que s’il est compris et approprié par les équipes. Le management énergétique devient alors un sujet concret, visible, et non un projet abstrait porté uniquement par la direction ou un responsable énergie isolé.

3. Contrôler les actions

Une fois les actions déployées, il est indispensable de mesurer leurs effets réels. Le contrôle repose sur le suivi régulier d’indicateurs de performance énergétique, comparés aux objectifs définis en amont. Cette étape permet d’objectiver les résultats et d’identifier rapidement les écarts ou les dérives.

Le contrôle n’a pas vocation à sanctionner, mais à comprendre. Il alimente le pilotage du SMÉ et permet de distinguer les actions réellement efficaces de celles qui doivent être ajustées ou abandonnées.

4. Amélioration continue

La dernière étape, et sans doute la plus structurante, est celle de l’amélioration continue. Le management de l’énergie n’est jamais figé : les usages évoluent, les équipements vieillissent, les contextes réglementaires changent. Le SMÉ doit donc être régulièrement réévalué et ajusté.

Cette phase consiste à tirer les enseignements des résultats obtenus, à renforcer les actions pertinentes, à redéfinir les priorités et à fixer de nouveaux objectifs. Cycle après cycle, l’organisation gagne en maturité énergétique. L’énergie devient un véritable levier de performance durable, piloté avec méthode, rigueur et anticipation.

C’est cette capacité à s’inscrire dans le temps, à apprendre et à progresser, qui fait du système de management de l’énergie un outil stratégique, bien au-delà d’une simple démarche technique.

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