Cet article vous propose un guide des bonnes pratiques pour intégrer efficacement le numérique responsable au sein de votre organisation.
| Bonnes pratiques | Applications concrètes en entreprise | |
| Mise en place d’une politique d’achats responsables | Mise en place du leasing, achats d’appareils d’occasion ou reconditionnés ou à minima sélectionner des appareils avec des labels environnementaux | |
| Mise en place d’une politique de sobriété numérique | Recyclage des équipements et entretien du matériel – décommissionner les applications non utilisés – éviter le gras fonctionnel dans les applications… | |
| Sensibiliser aux impacts environnementaux du numérique et former les collaborateurs écogestes numériques | Sensibiliser pour une meilleure compréhension des impacts du secteur, mettre en place des ateliers éco-gestes pour une application concrète et instantannée | |
| Réduire la consommation énergétique des infrastructures numériques (Datacenter et réseaux) | Faire des choix d’hébergement plus responsables et prêter attention aux équipement informatiques sous-utilisés ou laissés allumés inutilement | |
Pourquoi mettre en place des bonnes pratiques de numérique responsable en entreprise ?
Le numérique responsable en entreprise : définition
Le numérique représente 4.4% de l’empreinte carbone nationale en 2024
Source : ADEME
Le numérique responsable, est une démarche volontaire, progressive et continue, qui vise à réduire les impacts environnementaux et sociaux du numérique.
1. Impacts environnementaux du numérique
Le numérique a un lourd impact sur l’environnement. En effet, chaque clic, chaque visio-conférence, chaque pièce jointe envoyée mobilise des serveurs, des câbles, des terminaux et consomme de l’énergie et de l’eau.
Avant même leur utilisation, les équipements numériques ont déjà une empreinte énergétique élevée liée à leur fabrication.
78 % de l’empreinte carbone du numérique en France provient de la fabrication des équipements (smartphones, ordinateurs, box, etc.) et non de leur usage.
Source : Rapport ADEME – ARCEP 2022
Une fois en service, les appareils et services numériques consomment de l’énergie (souvent fossile) via les datacenters, et les réseaux. A cela s’ajoute une explosion de la quantité de déchets liés au numérique.
🙌 Remarque
En 2023, plus de 60 millions de tonnes de DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) ont été produits dans le monde.
2. Impacts sociaux du numérique
Le numérique génère aussi des impacts sociaux lourds, souvent invisibilisés.
On peut penser par exemple aux conditions de travail dégradées dans l’extraction minière et l’assemblage d’appareils, ou bien au phénomène de fracture numérique avec près de 13 millions de Français qui se disent en difficulté face aux outils numériques (Insee, 2021).
Le numérique responsable en entreprise
La démarche numérique responsable appliquée en entreprise a pour but de mettre en place des pratiques pour lutter contre les problématiques sociales et environnementales citées précédemment. Dans ce cadre, les entreprises peuvent par exemple :
- Repenser l’acquisition de matériel informatique (vers plus de durabilité),
- Optimiser l’usage des outils et logiciels (sobriété),
- Former et sensibiliser les collaborateurs,
- Intégrer le numérique dans les axes stratégiques RSE (diagnostic rse et politique rse),
- S’appuyer sur des référentiels et labels reconnus (comme le référentiel GreenIT, ISO 14001, ou encore la certification EcoVadis).
Concrètement, cela se traduit par des choix plus sobres, plus éthiques, plus alignés avec la raison d’être de l’entreprise.
Le numérique responsable s’intègre aujourd’hui dans la politique RSE des entreprises. Trop souvent oublié, le numérique est un levier de performance globale et un risque ESG non négligeable s’il est mal maîtrisé.
❓ Le saviez-vous ?
Le numérique représente jusqu’à 40 % de la consommation d’électricité d’un siège social d’entreprise tertiaire, selon les estimations de l’ARCEP.
Adopter une démarche numérique responsable en entreprise permet donc de réduire son empreinte carbone, mais peut aussi permettre de créer un avantage concurrentiel, en répondant aux attentes croissantes des parties prenantes (clients, partenaires, talents, financeurs) en termes de choix RSE.
Nos experts vous accompagnent dans la mise en pratique de votre politique numérique responsable en entreprise
Les avantages du numérique responsable pour les entreprises
La mise en place d’une démarche numérique responsable comporte de réels avantages pour les entreprises. Voyons ensemble pourquoi de plus en plus d’entreprises – y compris des TPE-PME – franchissent le pas.
1. Réduction des coûts : consommer moins, consommer mieux
En adoptant des pratiques sobres et responsables, les entreprises optimisent leurs ressources numériques et diminuent leurs dépenses.
🙌 Exemple
Selon GreenIT.fr, le coût global d’un poste de travail peut baisser de 20 à 40 % grâce à des pratiques de sobriété numérique combinées à des achats durables.
Autrement dit : le numérique responsable, c’est bon pour la planète et pour le portefeuille des entreprises.
2. Valorisation de l’image de marque employeur
Aujourd’hui, les collaborateurs attendent des entreprises qu’elles soient cohérentes entre leurs discours et leurs actes. S’engager dans une stratégie numérique responsable, c’est montrer que vous prenez au sérieux votre responsabilité sociétale.
🙌 Bon à savoir !
Le greenwashing est désormais traqué. Se revendiquer “éco-responsable” sans preuves tangibles pour améliorer son image de marque expose à des sanctions juridiques.
3. Répondre aux exigences des clients… et des régulations
De plus en plus d’organisations, notamment dans les grands groupes, intègrent des clauses de numérique responsable dans leurs appels d’offres ou dans leur politique d’achats.
En parallèle, le cadre réglementaire devient plus strict avec par exemple :
- La taxonomie verte et le score ESG.
- La directive CSRD
- La loi REEN (2021)
Nos experts vous accompagnent dans vos enjeux de conformité CSRD
4. Stimulation de la créativité et de l’innovation
« Faire mieux avec moins » : voilà un défi que le numérique responsable propose de relever. Et ce faisant, il stimule l’innovation frugale et la créativité interne.
L’innovation frugale est une véritable stratégie de rupture, qui vise à faire mieux avec moins -c’est-à-dire à créer plus de valeur économique, sociale et écologique pour tous les acteurs d’un écosystème tout en minimisant l’impact environnemental et l’utilisation des ressources rares
Navi Radjou – Consultant et essayiste, spécialiste de l’innovation frugale
En réduisant les données superflues, en optimisant les flux, on encore en mettant en avant l’éco-conception de services numériques, les entreprises peuvent :
- Améliorer l’expérience utilisateur,
- Alléger les charges techniques,
- Voire même réinventer leur modèle économique.
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4 bonnes pratiques en faveur du numérique responsable en entreprise
Avant de vous les présenter plus en détails, voici un tableau récapitulatif des bonnes pratiques numérique responsable à adopter en entreprise :
| Bonnes pratiques | Applications concrètes en entreprise | |
| Mise en place d’une politique d’achats responsables | Mise en place du leasing, achats d’appareils d’occasion ou reconditionnés ou à minima sélectionner des appareils avec des labels environnementaux | |
| Mise en place d’une politique de sobriété numérique | Recyclage des équipements et entretien du matériel – décommissionner les applications non utilisés – éviter le gras fonctionnel dans les applications… | |
| Sensibiliser aux impacts environnementaux du numérique et former les collaborateurs écogestes numériques | Sensibiliser pour une meilleure compréhension des impacts du secteur, mettre en place des ateliers éco-gestes pour une application concrète et instantannée | |
| Réduire la consommation énergétique des infrastructures numériques (Datacenter et réseaux) | Faire des choix d’hébergement plus responsables et prêter attention aux équipement informatiques sous-utilisés ou laissés allumés inutilement | |
1. Mise en place d’une politique d’achats responsables
L’impact environnemental du numérique commence bien avant la mise en marche d’un ordinateur. Il prend racine dans l’extraction de matières premières, la fabrication, le transport, l’emballage… et tous ces processus ont une empreinte environnementale, sociale et économique lourde.
Environ 80 % de l’impact carbone d’un équipement numérique (ordinateur, smartphone, serveur) est lié à sa fabrication.
Source : ADEME – Numérique Responsable
C’est pourquoi prolonger la durée de vie des équipements et éviter les achats neufs inutiles est une stratégie en phase avec une démarche numérique responsable en entreprise.
Plus concrètement, voici deux actions à mettre en place en entreprise dans une optique d’achats responsables :
1. Achats d’appareils d’occasion ou reconditionnés
C’est la première action concrète que vous pouvez mettre en place, même dans une petite structure. Le matériel reconditionné (ordinateur portable, smartphone, imprimante…) présente les mêmes garanties d’usage, souvent à moindre coût, avec jusqu’à 80 % d’impact environnemental en moins.
❓ Le saviez-vous ?
Opter pour du matériel reconditionné permet aussi de réduire la dépendance aux tensions sur les matières premières, en particulier les métaux rares dont l’extraction est très polluante et géopolitiquement sensible.
2. Privilégier l’achat d’équipements labellisés
Si vous devez acheter du matériel neuf, les labels environnementaux comme EPEAT, TCO Certified, ou encore Blue Angel vous aident à y voir plus clair.
Vérifiez également les notes d’indice de réparabilité (obligatoire en France depuis 2021), et le niveau de certification énergétique.
❓ Le saviez-vous ?
La politique d’achats responsables ne concerne pas uniquement les équipements physiques. Elle s’étend aussi aux prestataires cloud, hébergeurs, éditeurs de logiciels. En ce sens, vous pouvez :
- Exiger des informations sur la consommation des data centers ;
- Privilégier des fournisseurs engagés (énergies renouvelables, démarche GreenOps, bilan carbone publié…)
2. Mise en place d’une politique de sobriété numérique
S’équiper durablement, c’est une première étape. Mais agir sur les usages quotidiens du numérique est tout aussi crucial.
C’est tout l’objet d’une politique de sobriété numérique : rationaliser, optimiser, simplifier… pour consommer moins, mais mieux !
Recycler les équipements
Mettre en place une logique de réemploi ou de recyclage systématique, c’est :
- Réduire la production de déchets électroniques (DEEE),
- Alléger son empreinte carbone,
- Et parfois même générer de la valeur sociale via des partenariats avec des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS), comme des ateliers de reconditionnement ou des associations d’inclusion numérique.
En 2022, seuls 17 % des équipements numériques en entreprise étaient collectés et réemployés correctement en France.
Source : ADEME
Entretenir le matériel
Un ordinateur entretenu, c’est un ordinateur qui chauffe moins, consomme moins, dure plus longtemps. Pourtant, l’entretien reste un angle mort dans la plupart des politiques de sobriété numérique.
Voici quelques actions simples à inclure dans une politique de sobriété :
- Nettoyage physique régulier : poussière, ventilation, clavier,
- Mises à jour logicielles et de sécurité bien planifiées,
- Défragmentation, nettoyage des disques, gestion des processus actifs,
- Suivi de l’usure des batteries (notamment sur les flottes de PC portables).
Attention ! La sobriété numérique concerne aussi les services hébergés. Les actions à mener peuvent être de mutualiser les serveurs, dimensionner précisément les ressources cloud, supprimer les environnements de tests obsolètes, et bien sûr, éteindre ce qui n’est pas utilisé.
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3. Sensibiliser et former les collaborateurs aux écogestes numériques
Sensibiliser et former aux écogestes numériques, est un levier fondamental de toute stratégie de numérique responsable en entreprise.
De nombreux petits gestes, à fort impact
Les écogestes numériques reposent sur des réflexes simples, applicables immédiatement, qui permettent de réduire la consommation de ressources numériques à l’échelle individuelle et collective.
Voici quelques exemples concrets que vous pouvez intégrer dans vos pratiques dès aujourd’hui :
- Eviter les mails inutiles
- Réduire les pièces jointes
- Supprimer régulièrement les fichiers et données inutiles
- Favoriser l’audio lors des visioconférences quand l’image n’est pas indispensable
- Éteindre ou mettre en veille les équipements en fin de journée.
❓ Le saviez-vous ?
Un collaborateur peut réduire de 20 à 50 % l’impact de son poste de travail avec des écogestes simples, sans dégrader son confort de travail.
Pour diffuser ces bonnes pratiques en entreprise, il est possible par exemple de lancer des campagnes internes ludiques (affiches, challenges inter-équipes, quizz), de mettre en place des chartes d’usage numérique responsable, ou encore d’intégrer les écogestes dans les onboardings.
Exemples d’ateliers et d’initiatives de sensibilisation
De nombreuses entreprises font appel à des ateliers participatifs ou des formations expérientielles. Ces formats permettent de mobiliser, faire comprendre et faire agir.
En voici deux exemples éprouvés :
- L’atelier éco-gestes du numérique : Un format court (1h à 2h), souvent animé en interne ou par un expert externe, qui vise à présenter les ordres de grandeur de l’impact numérique, montrer les leviers à disposition de chacun et co-construire des engagements concrets à l’échelle de l’équipe.
- La Fresque du Numérique : Inspirée de la Fresque du Climat, cet atelier collaboratif permet de comprendre les enjeux environnementaux et sociaux du numérique, identifier des actions concrètes à mettre en œuvre et renforcer l’engagement collectif à travers un moment d’intelligence partagée.
4. Réduire la consommation énergétique des infrastructures numériques (Datacenter et réseaux)
En France, les datacenters consomment à eux seuls près de 2 % de l’électricité totale, et ce chiffre est en constante augmentation.
Source : ADEME / ARCEP 2023
Pour une entreprise, adopter une démarche de numérique responsable, c’est aussi savoir où sont hébergées ses données, comment ses services numériques fonctionnent, et à quel prix énergétique.
Les datacenters sont de véritables gouffres énergétiques. Ils consomment de l’électricité pour alimenter les serveurs… mais aussi pour les refroidir, les sécuriser, les faire fonctionner de manière continue. Certains datacenters consomment aussi d’énormes volumes d’eau, utilisés pour le refroidissement ou le nettoyage des équipements.
L’un des premiers leviers pour agir consiste à faire des choix d’hébergement plus responsables.
Voici quelques pistes concrètes :
- Préférer un hébergeur local engagé dans la transition énergétique
- Opter pour des fournisseurs qui mesurent et publient leur PUE (Power Usage Effectiveness), indicateur clé de l’efficacité énergétique.
Une autre source d’inefficience énergétique en entreprise sont les équipements et services numériques sous-utilisés ou laissés allumés inutilement. Pour parer à ces inefficiences, voici quelques bonnes pratiques :
- Éteindre les serveurs non utilisés, ou les passer en veille prolongée,
- Supprimer les environnements de développement obsolètes ou les outils SaaS inutilisés,
- Limiter la duplication des données (serveurs de sauvegarde, clouds multiples…),
