J’ai déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises : une bonne démarche ISO 14001 passe forcément par une implication forte du management. 

Mais la plupart des responsables QSE que je rencontre me disent “comment faire pour impliquer mon management ?”. Ils sentent bien que ce n’est pas une priorité pour leur direction… C’est une question sempiternelle à laquelle je vais essayer de répondre car le management doit comprendre à quel point une certification est structurante et positive!

Pour impliquer les dirigeants, il faut leur faire peur!

Pour impliquer un dirigeant, rien de tel que de lui faire peur! Il faut expliquer au management, tout ce qu’ils vont perdre si ça se passe mal!

Avant tout, c’est la perte des marchés auxquels on ne pourra plus répondre car ils ont perdu la certification. En effet, les certifications (ISO 14001, mais aussi ISO 9001 et plus récemment ISO 45001) sont de plus en plus requises dans les appels d’offres. 

Les clients, dont les activités reposent au moins en partie sur de la sous-traitance, demandent (voire imposent) le respect de ces normes à leur fournisseurs. Et par conséquent, si on n’a pas la certification, on perd des marchés. C’est donc un risque économique direct, avec une baisse du chiffre d’affaires à la clé.

Le deuxième aspect financier c’est le risque de pénalité et d’amende. En effet le non-respect des réglementations environnementales induit des pénalités. Ainsi, dans le secteur du bâtiment, par exemple, le non-respect des règles de construction est un délit. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu’à 45.000 € d’amende avec même de la prison en cas de récidive. Pour les industriels soumis à la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) le préfet peut imposer une amende administrative allant jusqu’à 15.000 € et peut surtout imposer la mise en conformité (avec blocage du montant nécessaire aux travaux).Pour en savoir plus sur les sanctions en cas de non-respect de la réglementation ICPE, consultez les articles détaillés sur Securipro et Dispositif Réponses.

Toujours dans l’idée de “faire peur”, il y a aussi le risque en cas de sinistre. En effet, la démarche ISO 14001 permet d’identifier et donc de réduire les risques. A l’inverse, si on ne tient pas à jour et si on ne recense pas régulièrement les risques en entreprise, la gravité ou la probabilité de ces mêmes risques va augmenter. Et avec elle les risques financiers car les coûts pour contenir le problème ou le corriger vont devenir plus importants. Comme le dit l’adage bien connu “il vaut mieux prévenir que guérir”!

Mais il faut aussi motiver le management

A l’inverse, tous les éléments ci-dessus peuvent être vus, de façon positive pour motiver au contraire la direction et le management!

Ainsi, enclencher une démarche de certification, en particulier en management environnemental, est une bonne façon de se positionner sur les marchés. On peut ainsi répondre à des appels d’offres plus gros, ou à l’international (intérêt de la norme ISO).

C’est aussi une façon de montrer à l’ensemble de la population interne et externe que l’on est sensible à ces sujets. C’est un levier de communication qui véhicule une image positive de la société. Réussir une certification ISO 14001 est positive auprès de l’ensemble des parties prenantes : les clients, les fournisseurs, les pouvoirs publics mais aussi bien sûr les salariés.

Il me semble en effet, qu’outre la préoccupation croissante des candidats pour l’écologie, il est important de souligner les impacts positifs de la démarche sur le climat social. En effet, on va prendre en compte directement la question du bien-être et de la sécurité des salariés. La démarche de certification réduit le risque et améliore la façon de travailler. 

La démarche de certification ISO 14001, déclenche une démarche de transformation. On va mettre en mouvement la société et donc là aussi, on véhicule en interne un message positif. Puisque l’on prépare l’avenir c’est donc qu’on y croit ! !

Faire prendre conscience est clé pour impliquer le management sur l’ISO 14001

Enfin, et c’est sans doute le plus important, on peut motiver la direction en lui faisant prendre conscience des enjeux environnementaux. C’est notamment ce que je constate dans les PME ou les ETI plus que dans les grands groupes.

En effet, dans les structures plus petites, la direction et le top management lancent en général des initiatives parce qu’ils sont eux-mêmes engagés. Par conviction personnelle en quelque sorte. Pour les autres, il convient d’expliquer le rôle de l’entreprise et l’impact qu’elle a dans son écosystème. C’est en général beaucoup de pédagogie, et il y a de plus en plus d’ateliers de sensibilisation sur le sujet : atelier 2 tonnes, Fresque du Climat, du Numérique, de la Biodiversité, de l’Économie Circulaire…

La démarche ISO 14001 devient alors une façon concrète de réduire son impact et d’enclencher une démarche durable au sein de son organisation et auprès de ses partenaires. 

Comme vous le voyez l’engagement du management est clé dans une démarche ISO 14001, comme dans tout plan de transformation de l’entreprise. Pour impliquer le management, je ne vois au final que trois façons de faire. Le plus rapide et le plus simple c’est de faire peur en insistant sur tous les risques et les problèmes qui pourraient survenir. Le plus positif c’est de les motiver en montrant les avantages et bénéfices de la démarche. Le plus durable c’est de faire prendre conscience de l’importance du sujet à titre individuel et collectif. C’est aussi sans doute la façon la plus compliquée s’il n’y a pas un minimum d’étincelles environnementales au départ… A vous de choisir la meilleure façon en fonction de votre contexte et de vos interlocuteurs!