Dans un monde numérique en constante évolution, l’impact environnemental des services numériques est devenu un enjeu majeur. Le Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques (RGESN) propose une approche structurée pour réduire cet impact, en collaboration avec des institutions telles que la DINUM et l’ADEME.
Stratégie et principes du RGESN
Le RGESN repose sur plusieurs éléments stratégiques pour l’éco-conception des services numériques :
- Stratégie (règle des 3U) :
- Évaluation de l’utilité : Les services doivent être évalués pour leur utilité, en tenant compte de leurs impacts environnementaux. Cela inclut l’alignement avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) ou les enjeux de limites planétaires, pour éviter les services numériques inutiles.
- Cibles utilisatrices : La connaissance précise des cibles utilisatrices permet de ne pas surcharger les services en fonctionnalités et contenus superflus, répondant ainsi au plus juste aux attentes.
- Besoins métiers et attentes réelles : Il est essentiel d’identifier les besoins métiers et les attentes réelles des utilisateurs pour éviter les fonctionnalités non essentielles et la duplication des services existants.
- Spécifications :
- Ce volet regroupe les éléments de cadrage du projet, les moyens mis en œuvre, et les objectifs et contraintes du projet sur toute la durée de vie du service numérique.
- Architecture :
- La stratégie de conception et l’articulation des composants applicatifs entre le frontend et le backend sont des aspects cruciaux. Cette section vise à établir une architecture éco-responsable pour les services numériques.
Mise en oeuvre et contrôle
Cette partie détaille les étapes pratiques pour la mise en œuvre du RGESN, incluant :
- Choix des matériels et compatibilité :
- Les services doivent être accessibles sur une gamme variée de matériels, y compris les équipements anciens, pour limiter l’obsolescence matérielle et favoriser l’utilisation durable des technologies existantes.
- Adaptabilité aux différents terminaux :
- L’adaptabilité du service à différents types de terminaux, comme le responsive design, est un aspect clé pour réduire la nécessité d’acheter de nouveaux équipements.
- Utilisation de technologies standard et interopérables :
- Privilégier des technologies standard et interopérables contribue à réduire l’obsolescence des équipements et à augmenter la durée de vie des services numériques.
- Définition d’objectifs de réduction des impacts environnementaux :
- La définition d’objectifs clairs en matière de réduction des impacts environnementaux est essentielle, avec un suivi régulier pour s’assurer de leur respect.
Approfondissement de la mise en oeuvre du RGESN
La mise en œuvre pratique du RGESN comprend plusieurs axes clés :
- Architecture et ressources :
- Architecture éco-responsable : il est crucial que l’architecture du service numérique, y compris les composants du frontend et du backend, soit conçue pour minimiser les impacts environnementaux. Cela implique une évaluation rigoureuse des composants et des ressources utilisées.
- Adaptabilité des ressources : Le service doit être capable d’adapter la quantité de ressources utilisées en fonction de la consommation du service, évitant ainsi une architecture surdimensionnée.
- Évolution technique des protocoles : Les services numériques doivent anticiper l’évolution des protocoles techniques (comme le passage d’IPv4 à IPv6) pour garantir leur interopérabilité et leur pérennité.
- Hébergement et gestion des données :
- Choix de l’hébergeur : sélectionner un hébergeur engagé dans la réduction de son impact écologique est essentiel. Cela peut inclure des engagements envers le Code de Conduite européen sur les centres de données ou d’autres mesures environnementales.
- Gestion durable des équipements : les services numériques devraient favoriser un hébergement qui pratique une gestion durable des équipements, incluant une politique d’achat durable et de fin d’usage des équipements (comme la gestion des DEEE).
- Optimisation et surveillance des performances :
- Réduction de la consommation de ressources : Des techniques telles que la compression des données, le chargement progressif des éléments graphiques et médias, et l’utilisation judicieuse des capteurs des terminaux sont des pratiques clés pour réduire la consommation des ressources informatiques.
- Suivi et contrôle : Un suivi régulier, des revues et des audits sont nécessaires pour assurer le respect de la démarche d’écoconception et l’efficacité des mesures mises en place.
Conclusion
Le RGESN offre un guide détaillé pour les organisations visant à intégrer l’éco-conception dans leurs services numériques. En suivant ce référentiel, les entreprises peuvent non seulement réduire leur impact environnemental mais aussi optimiser l’efficacité et la durabilité de leurs services numériques. Adopter les principes du RGESN représente un engagement vers un avenir numérique plus vert et plus responsable.
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